Les émouvantes retrouvailles des prisonnières yézidies kidnappées par Daech

Des hommes tendus par l'inquiétude scrutent l'horizon. Devant eux, de vastes prairies et des collines. Au loin à gauche, les combattants de Daech qu'on devine embusqués et dont on peut occasionnellement capter les liaisons radio. Au loin à droite, ceux qu'ils attendent doivent venir de là.

Tout à coup, un petit groupe de 34 personnes apparaît à l'horizon, au milieu des champs en fleurs. Une fois passée la frontière, près des monts Sinjar, au nord de l’Irak, pas loin de la frontière syrienne, ils peuvent enfin se retrouver. Les hommes courent accueillir ces femmes yézidies de tous âges accompagnées de quelques hommes et de petits enfants. En cours de route, deux groupes se sont rencontrés et ont fusionné. Ils viennent de marcher deux jours et deux nuits sans discontinuer. On ne sait précisément s'ils se sont échappés ou s'ils ont été libérés, mais ils sont épuisés. La jonction se fait enfin.

Un des hommes retrouve sa mère de 60 ans. Un autre sa tante et sa nièce. Les familles (qui ont souvent perdu plusieurs de leurs membres) se retrouvent et s'étreignent. Mais personne n'oublie de se répandre en remerciements pour l'aide apportée à leur retour parmi les leurs.

Au centre d'un dispositif assez efficace, un avocat, Khaleel al-Dakhi, qui s'est mis en tête d'exfiltrer toutes les personnes (essentiellement des femmes) retenues par les hommes de Daech. Et il y arrive. Les petits groupes affluent en ordre dispersé, sortis de ce qu'ils décrivent comme un enfer où les femmes yézidies sont vendues, traitées en esclaves sexuelles, battues, violées, torturées.