: Vidéo Offensive turque contre les Kurdes en Syrie : Yannick Jadot appelle à "suspendre l'union douanière avec la Turquie"
Invité sur franceinfo jeudi, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot revient sur l'offensive menée par les Turcs contre les Kurdes en Syrie.
"Nous allons demander de suspendre l'union douanière [système uniforme pour traiter les marchandises] avec la Turquie", indique jeudi 17 octobre sur franceinfo l'eurodéputé Europe Ecologie - les Verts Yannick Jadot, après l'offensive des Turcs contre les Kurdes en Syrie. Depuis le 9 octobre, l'armée turque a lancé une vaste opération contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie. Une opération militaire condamnée plus ou moins fermement par les grandes organisations internationales, bien incapables de prendre des mesures pour y mettre fin.
"L'Europe doit parler et agir d'une seule voix"
Pour Yannick Jadot, "l'Europe doit parler et agir d'une seule voix". L'Union européenne est "le premier débouché commercial" de la Turquie, affirme l'eurodéputé, qui annonce leur proposition de suspendre l'union douanière avec la Turquie "dès la semaine prochaine". "La question n'est pas de cibler les populations turques mais il faut, comme les Américains, avoir des mesures très précises sur les dirigeants turcs en matière de comptes bancaires, de possibilité d'entrer dans l'Union européenne", explique-t-il, faisant référence aux sanctions prises par Donald Trump. Les éventuels avoirs aux Etats-Unis des ministres turcs de l'Energie, de la Défense et de l'Intérieur ont été gelés et leurs transactions internationales en dollars bloquées.
Ce n'est pas stopper le commerce, c'est mettre un coup de pression énorme sur la Turquie pour qu'on arrête ce massacre !
Yannick Jadotà franceinfo
Des sanctions, mais aussi le retrait de certaines troupes, annoncées par Donald Trump. Une décision qui a mis le feu aux poudres selon Yannick Jadot, en faveur de la présence américaine en Syrie. "Si l'Europe n'est pas capable de se ressaisir, de porter une politique extérieure commune avec une politique de défense, une politique industrielle, une souveraineté économique et politique forte, nous serons dans toutes les complaisances vis-à-vis des dictateurs", affirme l'eurodéputé. "Quand les Chinois massacreront les Ouïghours [minorité musulmane de la province du Xinjiang], on ne dira rien, et quand les Turcs continueront potentiellement à massacrer les Kurdes, nous ne dirons rien. C'est une faute politique lourde", martèle-t-il.
Alors que doit faire l'Otan ? Exclure la Turquie de ses rangs ? Yannick Jadot réclame la suspension de sa participation dans l'organisation. De leur côté, les Etats membres de l'Union européenne se sont engagés dans une déclaration commune à "adopter des positions nationales fermes concernant leur politique d'exportation d'armements vers la Turquie". "Ca ne pèsera pas dans les semaines, dans les mois qui viennent", rétorque l'eurodéputé. "Il doit y avoir un débat transparent sur quel type d'armes nous vendons dans le monde et à qui nous les vendons, conclut-il. Il y a peut-être un moment où il va falloir s'interroger, à qui nous vendons des armes et notre responsabilité dans le bazar mondial."
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