Pilote jordanien exécuté : un ancien proche de Saddam Hussein derrière sa mort?
Il n’a pas de mots assez durs pour condamner la manière dont le pilote jordanien a été mis à mort par Daech et accuse l’ancien proche de Saddam, Ezzat Ibrahim al-Duri, dont la tête a été mise à prix par les Etats-Unis pour 10 millions de dollars. Il était le Roi de trèfle dans le jeu distribué aux soldats américains, après la guerre du Golfe de Georges Bush en 2003.
Interviewé par al-Jazeera (vidéo en arabe), le responsable du courant salafiste dans le sud de la Jordanie, cheikh Mohammed al-Chalabi, alias Abou Sayyaf, a tenu à faire passer deux messages : «Le chef de l’Etat islamique a le droit de faire ce qu’il veut de ses prisonniers : les tuer, les égorger ou les libérer. Cette manière «barbare» donne une image des musulmans d’animaux féroces. La question de le tuer ou pas est sans intérêt mais pas de cette manière.»
Le Roi de trèfle, principal négociateur
Info ou intox ? L’imam salafiste dédouane Daech et désigne les principaux coupables. Et de nommer l’homme par qui tout est arrivé, selon lui : Ezzat Ibrahim al-Duri. «J’innocente les dirigeants de l’Etat islamique, j’accuse les officiers baassistes qui sont dans le Majless Echoura (sorte de Parlement dans l'organisation, NDLR). Celui qui était à la tête des négociateurs pour l’Etat islamique n’est autre qu’Izzat Ibrahim al-Duri, ancien conseiller de Saddam Hussein. Les dirigeants de l’Etat islamique, qui sont sur la voie du prophète, ne peuvent commettre un tel acte.»
Izzat al-Duri (ou Ezzat al-Douri) était le numéro deux du régime baassiste de Saddam Hussein. Son surnom, Le diable roux. Donné pour mort, à 71 ans, le successeur de Saddam Hussein à la direction du parti Baas irakien clandestin et chef du Front du djihad, de la libération et du salut national, avait accordé une interview à Afrique-Asie en mars 2014. Il expliquait son rapprochement avec al-Qaida : «Les médias ont déformé mes propos lorsque j’ai dit que les combattants d’al-Qaïda sont nos frères dans le djihad. J’avais ajouté : à la condition qu’ils cessent de s’en prendre aux civils, à la police et à l’armée et de concentrer leurs efforts contre les occupants et leurs suppôts (…). Il ne faut pas prendre pour argent comptant tous les communiqués signés par al-Qaïda, l’Etat islamique en Irak et au Levant ou Daech… Ce ne sont souvent que tromperies médiatiques.»
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