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A son procès, Mohamed Achamlane, leader de Forsane Alizza, nie toute "inspiration terroriste"

Cet homme, qui défend un "islam décomplexé" mais nie être raciste ou antisémite, est jugé avec treize autres membres du groupuscule dissout en 2012.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Mohamed Achamlane, le leader du groupe Forsane Alizza, lors d'une manifestation le 27 janvier 2012 à Paris. (FRED DUFOUR / AFP)

Sa version des faits reste inchangée. Mohamed Achamlane s'est défendu de toute "inspiration terroriste" à l'ouverture du procès de son groupe Forsane Alizza, lundi 8 juin. Il affirme avoir simplement voulu défendre un "islam décomplexé" en butte à de multiples "agressions". Cet homme de 37 ans, qui s'est présenté devant le tribunal correctionnel de Paris vêtu de noir, avec son éternel collier de barbe mais les cheveux désormais grisonnants, est poursuivi avec treize autres membres des "cavaliers de la fierté" pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Le groupe fondé fin 2010 avait été dissous début 2012 par le ministère de l'Intérieur, qui le qualifiait de "milice privée". Et fin mars 2012, un coup de filet avait visé ses membres, les enquêteurs estimant disposer "d'éléments laissant craindre que le groupe ne possède des armes et ne passe à l'action violente". Mohamed Achamlane est en détention provisoire depuis son interpellation. Le procès devrait se poursuivre jusqu'au 22 ou 23 juin, et la décision être rendue le 10 juillet.

"Je ne suis pas raciste, ni antisémite"

"Nous n'avions pas d'inspiration terroriste", s'est défendu Mohamed Achamlane dans ses premières déclarations. Pour lui, Forsane Alizza avait un seul but, "l'autodéfense" face à la multiplication d'attaques islamophobes. "On va se prendre en main. On se sent en insécurité et on ne va pas laisser nos femmes et nos enfants se faire égorger."

"Je suis pour la légitime défense, mais je ne suis pas raciste, je ne suis pas antisémite", assure-t-il, alors que le dossier d'accusation évoque notamment un fichier informatique dénommé "cibles" et listant des commerces juifs de région parisienne. Une liste prise sur un site consacré au boycott de produits fabriqués dans les territoires palestiniens occupés, selon la défense de Mohamed Achamlane.

"On voulait faire une vidéo provoc avec un mur de kalach"

Mohamed Achamlane assure que les armes retrouvées chez lui avaient simplement un usage défensif. "Les armes, j'aime ça depuis tout petit, j'en ai toujours eu depuis l'âge de 14 ans", dit-il. Tout au plus le leader de Forsane Alizza reconnaît-il "de la provocation" dans certaines des vidéos ou des textes mis en ligne sur le site du groupe. "On voulait faire une vidéo provoc avec un mur de kalach et ma tête de barbu, pour rééquilibrer la balance."

Rééquilibrer par rapport à quoi ? A l'exclusion dont est, selon lui, victime la communauté musulmane. "On ne ressent pas ce fameux vivre ensemble. On est exclus. Regardez le débat sur les repas à l'école, on vient embêter nos enfants. On nous a stigmatisés comme des voleurs de pains au chocolat." 

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