Cazeneuve appelle les géants de l'internet à lutter contre le terrorisme
En déplacement aux Etats-Unis, le ministre de l'Intérieur doit rencontrer, vendredi, les patrons de Google, Facebook, Microsoft et Twitter.
Après les attentats du moins de janvier, la France monte au créneau. Bernard Cazeneuve a plaidé, jeudi 19 février à Washington (Etats-Unis), pour "une meilleure coordination dans la lutte contre la propagande et le recrutement terroristes sur internet", appelant les géants de la toile à collaborer "contre l'embrigadement sectaire".
Le ministre de l'Intérieur doit, par ailleurs, se rendre vendredi à San Francisco pour rencontrer des responsables de Google, Facebook, Microsoft et Twitter. Objectif : les exhorter à "une responsabilité partagée" face à une "menace protéiforme".
Peser sur les opérateurs internet
"Aujourd'hui, le terrorisme est diffus et en 'accès libre'", a déploré le ministre français, au dernier jour d'un sommet international contre la violence extrémiste, qui n'a accouché d'aucune mesure concrète. Il a appelé à "peser collectivement sur les opérateurs" internet, alors que les vidéos des exécutions perpétrées par l'organisation Etat islamique ont largement circulé sur le web. Plus généralement, les appels à rejoindre le jihad ou les méthodes du parfait "loup solitaire" se propagent dans les médias sociaux ou sur YouTube.
Bernard Cazeneuve a prôné auprès de ses partenaires de 60 pays une harmonisation au niveau international des "législations en matière de retrait des contenus illégaux". La France s'est déjà dotée d'une loi autorisant "le blocage administratif des sites internet qui appellent au terrorisme ou en font l'apologie", s'est félicité le ministre, précisant que "le délit d'apologie et de provocation au terrorisme" avait été également renforcé dans l'Hexagone.
Une demande de mesures concrètes
Le responsable français demandera vendredi aux géants américains du web de prendre des mesures concrètes pour participer à cette bataille "d'intérêt général". En premier lieu, il souhaite qu'ils retirent "sans délai" les propagandes jihadistes, dès que les autorités le leur signalera.
Il les exhortera aussi à aider les gouvernements à développer des "contre-discours" pour décourager la jeunesse vulnérable, afin d'"utiliser cet extraordinaire vecteur [internet] pour diffuser de l'information sur les risques encourus" en cas d'engagement jihadiste. Il les incitera également à collaborer dans les enquêtes antiterroristes, pour démanteler en particulier les technologies sophistiquées souvent utilisées par les jihadistes pour échapper à la justice.
Chez Google, comme chez Microsoft, Twitter et Facebook, Bernard Cazeneuve cherchera à trouver des solutions qui ne nuisent pas à la liberté d'expression sur internet. "L'appel au meurtre ne relève pas de la liberté d'expression, ce sont des délits criminels", a martelé le ministre.
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