Ce que l'on sait des quatre bonbonnes de gaz découvertes au pied d'un immeuble parisien
C'est un résident d'un immeuble du 16e arrondissement qui a donné l'alerte. Les enquêteurs s'interrogent sur le choix de ce bâtiment comme cible éventuelle. Franceinfo fait le point.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête antiterroriste après la découverte de bonbonnes de gaz dans le hall et à l'extérieur d'un immeuble parisien, dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 septembre. L'enquête de flagrance a été confiée à la section antiterroriste de la brigade criminelle et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette affaire.
Que s'est-il passé ?
Plusieurs bonbonnes de gaz ont été découvertes, dans la nuit de vendredi à samedi, dans le hall et à l'extérieur d'un immeuble du 16e arrondissement de Paris, dans le secteur de la porte d'Auteuil. C'est un résident qui a prévenu les secours. Alerté par des bruits et par une forte odeur d'hydrocarbures, selon Le Point, il est sorti de chez lui vers 4h30 et a vu deux bonbonnes dans le hall de son immeuble.
La police a ensuite découvert deux autres bonbonnes sur le trottoir. Elle a également retrouvé des hydrocarbures dispersés autour des bonbonnes ainsi qu'un téléphone portable relié à des fils s'apparentant à "un dispositif de mise à feu". Très rapidement, pompiers et policiers ont sécurisé les lieux avant de laisser la place à une équipe de démineurs du laboratoire central de la préfecture de police de Paris.
Selon les informations du Point, plusieurs tentatives de déclenchement de cet engin explosif artisanal auraient été commandées à distance à l'aide d'un téléphone, en vain. "Ce dispositif était parfaitement confectionné, confie au Point une source proche de l'affaire. Nous avons évité le pire de justesse."
Où en est l'enquête ?
Cinq personnes ont été interpellées, lundi soir, dont certaines à Arpajon et Draveil, deux communes de l'Essonne, selon Le Point. Les enquêteurs s'interrogent sur le choix de cet immeuble comme cible éventuelle.
Pour l’instant, l’enquête piétine, car personne dans cet immeuble ne semble pouvoir être une cible, et aucun lieu sensible ne se trouve aux alentours, selon des informations de France 2. Les policiers vont maintenant devoir exploiter téléphones et ordinateurs.
Que sait-on des personnes interpellées ?
"Parmi les personnes qui ont été arrêtées lundi, l'une était fichée au fichier FSPRT [fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste ], donc radicalisée", a affirmé Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, mardi sur France Inter.
Son empreinte avait été retrouvée sur l'une des bonbonnes, selon les informations de France 2. L'homme n’est pas une tête de gondole du jihadisme, mais il est connu en Essonne comme étant islamiste. Il consulte des sites jihadistes. Il a également des contacts en Syrie. Il a par ailleurs déjà organisé une prière de rue sur une bretelle d’autoroute, toujours selon les informations de France 2.
"Les personnes sont surveillées, mais effectivement on peut toujours passer à l'acte par l'intermédiaire d'amis, par l'intermédiaire du réseau. Ce qui est difficile aujourd'hui, c'est que vous surveillez quelqu'un, mais qu'autour il y a une nébuleuse qui jusqu'à présent n'a pas encore émis de propos qui montrent la radicalisation, mais qui est en fait radicalisée, et qui est prête à venir en aide à celui qui est déjà fiché au FSPRT", a ajouté le ministre de l'Intérieur.
.@gerardcollomb : "Vous surveillez quelqu'un mais autour il y a une nébuleuse" pic.twitter.com/5SdVilowFn
— France Inter (@franceinter) 3 octobre 2017
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