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Tunisie : la dérive des "gardiens" de la Révolution

En Tunisie, trois ans après la révolution de jasmin, la transition démocratique se poursuit. Le gouvernement des islamistes d'Ennahdha avec, à leur tête, Ali Larayedh. Le Premier ministre a démissionné il y a une semaine laissant la place à un gouvernement provisoire. Des élections générales théoriquement doivent se dérouler à l'automne prochain. A Tunis, un reportage de Ludovic Piedtenu.
Article rédigé par Ludovic Piedtenu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Maxppp)

En Tunisie, un gouvernement provisoire est en place depuis une semaine. Mais certains ont déjà déclaré
qu'ils n'acceptaient pas ce nouveau gouvernement. C'est le cas de la LPR, la Ligue de
Protection de la Révolution. On parle aussi "des Ligues ".

Historiquement, ce
sont des citoyens qui assuraient la sécurité et la protection de quartiers pendant
la révolution. Maintenant structurées en associations, elles sont accusées de
commettre de plus en plus de violences.

Difficiles à rencontrer et à interviewer

Deux des quatre assassins présumés
de l'opposant Chokri Belaïd seraient membres de ces ligues. Elles n'aiment pas les médias, la
gauche, les syndicats, la totalité de partis d'opposition, elles n'aiment pas
non plus le nouveau gouvernement. Mais les ligues disent vouloir l'unité du
peuple tunisien.

Difficiles à rencontrer et à interviewer, ces ligues avaient
pris place mardi le jour du troisième anniversaire de la révolution sur les
marches du théâtre de Tunis avenue Bourguiba. Une présence bruyante de ces militants
qui agitent des fumigènes comme les supporters de football.

Sémi descend les marches. Cet
étudiant se présente comme porte-parole de ces ligues dont il fait la
promotion. Pour lui les salafistes n'appartiennent pas aux ligues.

"Notre
but est de conserver l'identité arabe et musulmane des Tunisiens
", un porte-parole.

Mohamed Khéllou, professeur de science
politique à l'université Al Manar de Tunis analyse l'évolution et la composition
de ce mouvement. Pour lui, il est évident que ces ligues seront dissoutes par
le nouveau gouvernement faute de quoi "il va y avoir de la violence ".

Les ligues jouent donc sur
l'instabilité du pays tout en étant un de ces facteurs d'instabilité. Si le
nouveau Premier ministre, Mehdi Jomaâ, veut les dissoudre le chemin légal est
long et peut laisser craindre leur radicalisation et par conséquent, encore de
la violence.

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