Référendum en Turquie : Erdogan somme les observateurs européens de "rester à leur place"
Le président turc a obtenu de justesse un "oui" au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs, dimanche.
Ce qu'il faut savoir
C'est une victoire, mais a minima. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a obtenu le "oui" au référendum sur le renforcement de ses pouvoirs, dimanche 16 avril. Selon les chiffres de l'agence de presse progouvernementale Anadolu dans la nuit de dimanche à lundi, il n'aurait obtenu que 51,37% des suffrages, après dépouillement des bulletins dans 99,45% des urnes. L'OSCE et le Conseil de l'Europe ont estimé que le référendum s'était déroulé dans des conditions inéquitables. Recep Tayyip Erdogan a sommé ces observateurs européens de "rester à leur place".
François Hollande "prend acte" du résultat. Le chef de l'Etat français a rappelé qu'il appartenait "aux Turcs et à eux seuls de décider de leur organisation politique." Mais "les chiffres publiés montrent qu’en tout état de cause la société turque est divisée sur les profondes réformes envisagées", a-t-il ajouté.
"Une décision historique". Dans un discours télévisé, Recep Tayyip Erdogan a salué une "décision historique" du peuple turc et appelé les pays étrangers à "respecter" le résultat du scrutin. Peu après, il a évoqué la possibilité d'organiser un nouveau référendum.
L'opposition crie à la fraude. Les deux principaux partis d'opposition, le CHP et le HDP (prokurde), ont dénoncé des "manipulations". Ils ont annoncé qu'ils feraient appel du résultat. Ils fustigent une mesure annoncée à la dernière minute par le Haut-Conseil électoral considérant comme valides les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote dans lequel ils ont été glissés dans l'urne.