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Turquie : le pouvoir menace de faire intervenir l'armée en cas de manifestations

Le vice-Premier ministre turc enfonce le clou, après le ministre de l'Intérieur, qui avait affirmé plus tôt dans la journée que les forces de l'ordre interviendraient.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants hostiles au gouvernement du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, affrontent la police, dans les rues d'Istanbul (Turquie), le 16 juin 2013. (BULENT KILIC / AFP)

L'exécutif turc ne se contente plus de faire la sourde oreille. Le vice-Premier ministre turc, Bülent Arinç, a menacé lundi 17 juin de faire intervenir l'armée pour empêcher d'éventuelles manifestations à Istanbul et dans toute la Turquie. Les policiers "useront de tous les moyens qui leur sont conférés par la loi, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à la télévision A Haber (en turc). Si cela ne suffit pas, même les forces armées turques peuvent être utilisées dans les villes sous l'autorité des gouverneurs" de régions.

Le vice-Premier ministre ne fait que confirmer ce qu'avait annoncé quelques heures plus tôt le ministre de l'Intérieur, Muammer Güler. Ce dernier avait jugé "illégal" l'appel à la grève générale lancé par deux grands syndicats ouvriers, en soutien de la contestation antigouvernementale. Il avait affirmé que toute manifestation serait réprimée. "Il y a une volonté de faire descendre les gens dans la rue par des actions illégales, comme un arrêt de travail et une grève", avait-il indiqué, ajoutant que les forces de l'ordre "ne le permettraient pas".

"Impossible de comprendre l'insistance à poursuivre les manifestations"

Un collectif de syndicats, dont deux grandes centrales d'ouvriers et de fonctionnaires (Disk et Kesk), qui regroupent près de 700 000 membres, ont lancé un appel à un arrêt de travail pour lundi. Les syndicats ont prévu de se réunir à 16 heures (14 heures en France) à Istanbul, et de défiler jusqu'à la place Taksim, bouclée désormais par la police. Selon le ministre, "il est impossible de comprendre l'insistance à poursuivre les manifestations" qui secouent, depuis plus de deux semaines, les grandes villes de Turquie, notamment Istanbul et Ankara.

Dimanche, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a procédé à une démonstration de force à Istanbul. Devant des milliers de partisans, il a accusé les contestataires d'être "manipulés par des terroristes" et a récusé se comporter en dictateur. Dans le même temps, tout près de la place Taksim ainsi qu'à Ankara, des manifestations ont une nouvelle fois eu lieu. On a dénombré plusieurs blessés et arrestations.

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