Référendum en Turquie : le président Erdogan revendique la victoire, l'opposition dénonce des manipulations
Le texte du président turc, Recep Tayyip Erdogan, remplace désormais le régime parlementaire par un régime présidentiel.
Ce qu'il faut savoir
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, remporte son pari. Son Premier ministre a revendiqué, dimanche 16 avril, la victoire du "oui" au référendum. "La Turquie a pris une décision historique au sujet de son système de gouvernance, a lui-même déclaré, peu de temps après, le président Erdogan lors d'un discours à Istanbul. Nous voulons que les organisations et les pays étrangers respectent la décision de notre nation." Le texte, approuvé par une courte majorité, vise à remplacer le système parlementaire par un système présidentiel, une mesure qui bouleverserait le système de gouvernance de la Turquie, membre important de l'Otan et partenaire de l'Union européenne. L'opposition, de son côté, dénonce des manipulations et va contester les résultats. Suivez sur franceinfo notre direct.
Le "oui" en tête. Après dépouillement de 99% des bulletins de vote, le "oui" était en tête avec 51,34%, selon l'agence de presse pro-gouvernementale Anadolu.
Erdogan évoque un nouveau référendum sur la peine de mort. Répondant à une foule à Istanbul qui criait "peine de mort", le président turc a dit qu'il allait "maintenant discuter de cela avec (le Premier ministre Binali) Yildirim". Si l'opposition soutient le rétablissement de la peine capitale, "alors j'approuverai" cette mesure, a-t-il affirmé, si elle ne le soutient pas, "alors nous organiserons un nouveau référendum".
L'opposition dénonce des "manipulations". Les deux principaux partis d'opposition ont dénoncé des "manipulations". Bülent Tezcan, secrétaire-général adjoint du premier parti d'opposition, le CHP (social-démocrate), a dénoncé sur la chaîne CNN-Türk une "violation" après la décision du Haut-Conseil Electoral (YSK) de valider les bulletins de vote non marqués du sceau officiel. Et le deuxième parti d'opposition, le HDP, a fait savoir sur Twitter qu'il allait contester les votes provenant de "deux tiers" des urnes.
La fonction de Premier ministre supprimée. Aux termes de cette réforme, le pouvoir exécutif serait détenu par le président, la fonction de Premier ministre serait supprimée et le président Erdogan pourrait rester au pouvoir au moins jusqu'en 2029. Selon ce dernier, cette réforme est nécessaire pour doter la Turquie d'un exécutif fort et stable, et pour lui permettre de faire face à d'importants défis économiques et sécuritaires.