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En Turquie, les femmes autorisées à porter le foulard islamique dans l'armée

La Turquie va autoriser le port du foulard islamique pour les femmes qui servent dans les forces armées. Un signe supplémentaire d'une armée en perte d'influence depuis le putsch raté en juillet 2016.

Article rédigé par franceinfo, Alexandre Billette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Des femmes officiers de l'armée turque, lors d'une cérémonie officielle à Ankara, le 30 août 2001. (REUTERS PHOTOGRAPHER / REUTER)

En Turquie, le gouvernement islamo-conservateur de l'AKP va autoriser le port du foulard islamique pour les femmes qui servent dans l'armée. Une décision hautement symbolique puisque cette armée était considérée, jusqu'à présent, comme l'institution qui défendait la laïcité à la turque et la République laïque fondée en 1923 par son premier président, Mustafa Kemal Atatürk.

Une "décision historique"

Après les universités, la fonction publique, le Parlement, les tribunaux, c'est donc au tour de l'armée d'autoriser aux femmes, le port du voile. Une "décision historique", titrent déjà les journaux du pays, mercredi 22 février. C'est le dernier pilier du "kémalisme", laïc qui autorise aujourd'hui le porte du foulard islamique. La mesure fait partie du nouveau règlement sur les uniformes et elle concerne aussi bien les officiers, les sous-officiers que les étudiants des écoles militaires.

Une armée de moins en moins influente

Autoriser le port du voile dans les institutions publiques est le combat des forces politiques islamistes depuis des décennies. Au pouvoir depuis 2002, l'AKP a levé, une à une, les interdictions concernant le foulard. Mais cette décision est sans doute la plus symbolique. Elle prouve bien la volonté du président Erdogan de remettre la main sur cette armée, dont certains membres s'étaient retournés contre lui, lors du putsch raté en juillet 2016.

Depuis, l'influence de la force militaire ne cesse de diminuer dans le pays, avec une purge menée parmi ses soldats, mais aussi parmi les journalistes et opposants au régime. Plus de 100 000 personnes ont été victimes de ces purges.

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