La Turquie va libérer 38 000 personnes pour désengorger ses prisons
La purge qui a suivi le coup d'Etat a fait déborder les prisons. Les libérations vont commencer ce mercredi.
La purge en cours depuis un mois en Turquie a engorgé les prisons. Pour faire de la place, Ankara s'apprête donc à libérer 38 000 personnes non impliquées dans le putsch avorté. Ces prisonniers vont bénéficier d'une mesure de libération anticipée sous contrôle judiciaire, a annoncé, mercredi 17 août, le ministre de la Justice. Les libérations doivent commencer dès ce mercredi, précise l'agence progouvernementale Anadolu.
Cette mesure, qui "n'est pas une amnistie", "concerne les crimes commis avant le 1er juillet 2016", à l'exclusion des actes de terrorisme, atteintes à la sécurité de l'Etat, violations de secrets d'Etat, meurtres ou trafics de drogue, a annoncé Bekir Bozdag dans une rafale de 19 messages sur Twitter. Cette décision exclut de fait toute personne incarcérée pour son implication dans la tentative de coup d'Etat le 15 juillet.
Plus de 200 000 personnes incarcérées en Turquie
La traque implacable des sympathisants de Fethullah Gülen, accusé d'avoir ourdi le coup d'Etat, a envoyé derrière les barreaux quelque 35 000 personnes, selon des responsables turcs. Seulement un tiers a été libéré.
L'agence Anadolu précise qu'à la date du 16 août, 213 499 personnes condamnées ou placées en garde à vue se trouvent dans les prisons turques. Or, leur capacité maximale est de 187 351 personnes. Après les libérations des 38 000 personnes, le nombre de prisonniers devrait donc redescendre à 175 499, et alléger la tension pesant sur des établissements pénitentiaires surpeuplés.
Si le ministre n'a donné aucune explication à un tel mouvement de libérations anticipées, la presse a fait état ces dernières semaines d'un fort engorgement des prisons turques en raison de la purge en cours. Mais l'appel d'air apporté par ces libérations devrait permettre de faire de la place pour les milliers de personnes suspectées de complicité dans le putsch raté et qui sont menacées de lourdes peines de prison.
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