Turquie : des élections décisives pour Erdogan et pour le monde ?
Un pied en Orient, l’autre en Occident. Istanbul et la Turquie ont toujours été un point de rencontre entre les deux mondes. Recep Tayyip Erdogan est efficace. Parfois provocateur, parfois médiateur, il est désormais plus proche de la Chine que de l'Europe. "L’Ukraine et la Russie sont tous les deux nos voisins et nos amis. Nous sommes très tristes que la crise entre eux ait tourné à la guerre", disait le président turc au sujet du conflit ukrainien. Depuis neuf mois, des dizaines de tonnes de céréales des deux camps traversent le détroit du Bosphore (Turquie). L’accord tient sans trop d’accrocs, c’est la réussite de la diplomatie turque.
Des relations distendues avec l’Europe
Erdogan a la confiance des deux chefs d’État, le prix de son indépendance affirmée. Dans ce dossier, l'action du président a été saluée par le monde entier. Mais l’envers du décor est l'intransigeance d’Erdogan. Membre de l’OTAN, la Turquie bloque l’entrée de la Suède dans l’Alliance ; un veto sur lequel personne ne semble avoir de prise. Il ne fera aucun cadeau aux Occidentaux, car il estime avoir été trahi. À son arrivée au pouvoir en 2002, il cherchait à ce que son pays intègre l’Union européenne, mais certains, dont la France, ont freiné de tout leur poids. Aujourd’hui, sa relation avec Bruxelles tient du rapport de force permanent. Lui qui a obtenu six milliards d’euros pour retenir en Turquie quatre millions de réfugiés, menace constamment de les laisser partir. À ce jour, il investit plus sur les présidents russe, chinois ou iranien, qui le soutiennent dans les élections du 14 mai.
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