: Vidéo En Turquie, le football est devenu un instrument de répression politique
En Turquie, le président Erdogan instrumentalise le foot pour consolider son régime islamo-conservateur. Après le coup d’Etat raté de juillet 2016, plus de 90 personnes, arbitres ou cadres de la Fédération de football, ont été remerciées du jour au lendemain. "Envoyé spécial" a rencontré Ibrahim, victime de cette purge. Extrait.
Après le coup d’Etat raté de juillet 2016 en Turquie, plus de 90 personnes, arbitres ou cadres de la Fédération de football, ont été remerciés du jour au lendemain. "Envoyé spécial" a rencontré Ibrahim, victime de ce qu'il faut bien appeler une purge. Comme la presse, la justice ou l'armée, le football subit les pressions du pouvoir turc.
Pour avoir publié sur son compte Facebook un commentaire où il insultait un journaliste islamiste, Ibrahim s'est brutalement vu retirer sa licence d'arbitre. Il a pu présenter sa défense pendant vingt petites minutes, "et c'était réglé". Le foot, c'est la chose la plus précieuse pour lui, avec sa famille. "Ils m'ont pris la moitié de ma vie", dit-il, désespéré, devant les images de son passé.
Deux poids, deux mesures selon que l'on est islamiste ou kémaliste
Ibrahim, qui se présente comme kémaliste (partisan de Mustapha Kemal Atatürk, fondateur de la République turque), a fait appel à un avocat. Celui-ci a constaté une différence de traitement avec un autre arbitre, mis à pied deux semaines seulement pour ce commentaire après l'attentat de Nice : "Il dit que ce n'est pas un acte terroriste, que les freins du camion ont simplement lâché. Et il trouve ça marrant, en plus… On pourrait dire que la Fédération protège ceux qui soutiennent le terrorisme", fait remarquer Ibrahim.
Deux poids, deux mesures de la part de la Fédération, c'est ce qu'explique l'avocat : "Les kémalistes, ceux qui critiquent le gouvernement, reçoivent des sanctions très sévères", contre "des petites peines pour ceux qui sont à droite, comme les islamistes".
Extrait de "Erdogan, le dieu du stade", à voir dans "Envoyé spécial" du 25 mai 2017.
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