Ukraine : à l'est, la tentation russe
Des garde-frontières ukrainiens chassés de leurs postes par des soldats russes, à l'est de la Crimée : ce sont eux qui l'affirment, ajoutant même que les Russes ont saisi leurs appartements, et les ont contraints à partir au beau milieu de la nuit, avec leur famille... Hier, des militants pro-russes étaient entrés sur une base aérienne ukrainienne, à Sébastopol.
Moscou dément, comme toujours. La Russie n'est pas officiellement passée à l'action en Crimée, fait-elle savoir. Reste que Kiev affirme que 30.000 soldats russes sont déployés dans la péninsule, passée de facto sous contrôle russe.
Le chiffre paraît un peu démesuré, même s'il est certain que les soldats russes y sont présents en nombre. Le Pentagone, l'état-major américain, les estime de son côté à 20.000. Moscou explique que ses seuls soldats sont ceux basés à Sébastopol, le port d'attache de la flotte russe en mer Noire - ils seraient 11.000 hommes.
Autonomie en Crimée ?
"La Crimée est et restera un territoire ukrainien, et nous ne la céderons à personne" , a déclaré publiquement le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrei Dechtchitsa.
Manière de répondre indirectement au parlement de Crimée, qui s'est prononcé cette semaine en faveur d'un rattachement à la Russie, et qui a promis un référendum le 16 mars prochain...
Quant à son homologue russe, Sergueï Lavrov, il a redit ce matin que la Russie ne jouait aucun rôle dans les événements du moment. Avant d'accuser le gouvernement ukrainien de transition de dépendre "de nationalistes extrémistes qui ont perpétré un coup de force armé" .
Manifestation à Donetsk
La tension est, ce samedi, toujours bien palpable dans l'est de l'Ukraine. Et elle ne risque pas de décroître : une manifestation pro-russe se tient sur la place Lénine à Donetsk, le fief du président déchu Viktor Ianoukovitch, dans l'est russophone du pays.
C'est à Donetsk que les partisans d'un ralliement à Moscou ont occupé, pendant trois jours, les locaux de l'administration régionale, avant d'être déolgés par la police jeudi matin.
Des manifestations concurrentes des deux camps ont réuni des milliers de personnes... avant de finir en bagarre générale mercredi soir.
Dans la journée, lors d'un entretien téléphonque, Barack Obama et François Hollande ont envisagé de "nouvelles mesures " visant la Russie, "faute de progrès ".
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