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Ukraine : un accord de paix mais "encore de gros obstacles"

Le président russe a annoncé la nouvelle jeudi matin. Après plusieurs rebondissements et 16 heures de négociations, un accord a été conclu "sur l'essentiel". Un cessez-le-feu interviendra à compter de dimanche prochain et une zone tampon élargie sera créée. Mais Angela Merkel a indiqué ne se faire "aucune illusion" car il y a "encore de gros obstacles" à surmonter.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (La photo de famille, après l'annonce de l'accord de paix... © MaxPPP)

Jeudi matin, après 16 heures de négociations, les chefs d'Etat réunis à Minsk depuis mercredi soir ont trouvé un accord sur la situation dans l'est de l'Ukraine. Vladimir Poutine a parlé jeudi matin d'un accord "sur l'essentiel" . François Hollande a confirmé la signature : "un accord sur le cessez-le-feu et un règlement politique global" . Bref, aux yeux du président français, "un espoir sérieux même si tout n'est pas encore accompli" . D'où le bémol de l'Allemagne : cet accord est un "pas en avant" , mais "pas une solution globale et encore moins une percée" , selon les mots du ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier. Le plus important étant sans doute que tout le monde a signé le texte - y compris le président ukrainien et les rebelles prorusses. Ce qui laisse augurer d'une application prochaine.

"Nous avons obtenu un accord sur les points principaux", se félicite Vladimir Poutine
Ce fut une longue nuit, et une longue matinée, commente François Hollande
Quelques heures plus tard, depuis Bruxelles, François Hollande a tenu à faire part de sa vigilance : "les prochaines heures seront déterminantes. Cela suppose que nous continuions à être vigilants, à exercer la pression et à poursuivre le mouvement qui a été engagé".  Angela Merkel a elle indiqué ne se faire "aucune illusion" car il y a "encore de gros obstacles" à surmonter.

Une zone tampon élargie sera créée

Selon les termes de l'accord, un cessez-le-feu est prévu pour dimanche prochain, le 15 février. "L'essentiel de ce qui a été obtenu, c'est qu'un cessez-le-feu général et inconditionnel sera proclamé dans la nuit de samedi à dimanche" , précise le président ukrainien. Deux jours après, les armes lourdes auront quitté la ligne de front. Et une zone tampon élargie sera créée. Quant aux otages, ils devront avoir été tous libérés d'ici 19 jours, ajoute Petro Porochenko. Au final, il reste tout de même "beaucoup de travail" , note François Hollande, même si "toutes les questions" ont été traitées, y compris les relations économiques.

Il aura donc fallu plus d'une nuit de négociations pour arriver à ce résultat - une nuit émaillée de rebondissements : un accord était en vue, disait-on au petit matin. Avant que l'Ukraine ne dénonce des "conditions inacceptables" posées par la Russie. Et que finalement tout le monde se retrouve autour de la table.

Un bémol toutefois, une cinquantaine de chars russes, 40 lance-roquettes et autant de blindés, sont entrés sur le territoire ukrainien jeudi matin, selon un porte-parole militaire ukrainien. "L'ennemi continue à renforcer son dispositif dans la zone la plus dangereuse, en particulier dans la région de Louhansk, dans le nord-est, et en direction de Debaltseve", a expliqué Andreï Lissenko.

 

  (Ukraine : la feuille de route décidée à Minsk © Idé)
 

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