Cet article date de plus de douze ans.

Un observateur en Syrie démissionne et dénonce des "crimes de guerre"

L'Algérien Anouar Malek a décidé de quitter la mission des observateurs de la Ligue arabe en Syrie. Il dénonce l'impuissance de l'organisation devant la violence du régime. Il considère que la mission d'observation est devenue "une farce".
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

"J'ai trouvé que je servais le régime syrien ", résume Anouar Malek pour expliquer sa démission, dans une interview à Al-Jazira. "J'avais l'impression de lui donner une plus grande chance de continuer à tuer et que je ne pouvais rien faire pour l'en empêcher. Le régime ne commet pas un seul crime de guerre, mais une série de crimes contre son peuple ". Il accuse le gouvernement de Bachar al-Assad d’avoir mis en scène "l’essentiel de ce que les observateurs ont vu ", transformant la mission en une "farce ".

L’ancien observateur algérien détaille certains épisodes qui l’ont particulièrement choqué. "L’armée ne retire même pas les chars des rues, mais les cache pour les redéployer dès notre départ. Des gens sont enlevés. Il y a des tireurs embusqués sur les toits. Une fois, des officiers de l’armée montaient même la garde au pied de l’immeuble. Certains dans notre équipe ont nié avoir vu cela, pour conserver de bonnes relations avec le régime. "

"On attend que la situation se calme "

La Ligue arabe a démenti les propos de son observateur. "Il était malade et alité dans sa chambre d'hôtel en Syrie. Alors comment a-t-il pu faire ces allégations ? " s’interroge un responsable de l’organisation basée au Caire. Anouar Malek dit avoir passé deux semaines à Homs, l’une des villes les plus durement frappées par la répression.

Dans le même communiqué, la Ligue arabe a annoncé suspendre les envois d’observateurs en renfort. Trois d’entre eux ont été blessés mardi lors d'une attaque "menée par des éléments pro-régime ".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.