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Un otage français tué en Algérie : le film des événements de la journée de vendredi

A REVIVRE | L'armée algérienne encercle toujours l'usine du complexe gazier d'In Amenas, dans lequel sont encore retranchés entre 7 et 10 preneurs d'otages. Selon un bilan provisoire, 12 otages et 18 islamistes auraient été tués, dont deux Français (un otage et un djihadiste). Trois autres Français, retenus en otages, ont été libérés sains et saufs.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 15min
  (Maxppp)

À RETENIR
**> L'armée algérienne encercle l'usine gazière d'In Amenas, dans laquelle il resterait encore une dizaine de preneurs d'otages qui retiennent encore sept ressortissants étrangers (trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique).

Le bilan de l'assaut de jeudi reste incertain : une trentaine de ressortissants étrangers manquent à l'appel, 12 auraient été tués. 18 islamistes auraient également perdu la vie.
> Trois otages français "sont revenus " d'In Amenas, selon le ministre de l'Intérieur. L'un d'eux témoigne ici > Paroles des rescapés de la prise d'otages d'In Amenas. **

> En revanche, un autre otage français a été tué dans les opérations de sauvetage, selon le ministre Laurent Fabius

> Retrouvez un point plus complet sur la situation dans notre article : toujours des incertitudes après deux jours d'intervention

21h38 - Le père de l'un des otages libérés, Alexandre Berceau, témoigne : il raconte que son fils, employé de la société CIS catering est resté caché dans sa chambre pour échapper aux terrorriste, et a caché autant que possible le fait qu'il était Français.

20h52 - Hilary Clinton s'exprime à son tour : elle demande à l'Algérie une "précaution extrême " pour la vie des otages. Elle précise que des otages sont "toujours en danger " et que la situation est "extrêmement difficile ".

20h39 - Laurent Fabius annonce qu'un otage français a été tué à In Amenas lors de "l'opération de libération ". Le ministre des Affaires étrangères, qui s'exprime dans un communiqué, ajoute que "trois autres de nos concitoyens, également présents sur le site lors de l'attaque des terrorristes, ont la vie sauve ".

19h55 - On connait désormais les nationalités des sept otages encore entre les mains des ravisseurs : il s'agit de trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique. Ce sont les ravisseurs eux-mêmes qui ont donné ces précisions à l'agence de presse mauritanienne ANI. Des ravisseurs qui affirment venir du Niger, et non pas de Libye comme annoncé jeudi par des sources algériennes.

19h22 - Selon l'agence mauritanienne ANI, les ravisseurs détiennent encore à l'heure qu'il est 7 otages étrangers . Depuis l'assaut mené jeudi par les forces spéciales algériennes, au moins  12 ressortissants étrangers et algériens auraient été tués .

Les preneurs d'otages ont affirmé avoir fait exploser une partie de l'usine pour repousser les forces spéciales algériennes.

19h15 - Selon le Premier ministre Jens Stoltenberg, la Norvège, toujours sans nouvelles de huit de ses ressortissants, doit se préparer à " de mauvaises nouvelles" .

18h37 - Washington ne négociera pas avec des "terroristes" affirme le département d'Etat américain. Une fin de non-recevoir à la demande des islamistes d'échanger des otages américains contre deux djihadistes détenus aux Etats-Unis. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton s'est entretenue vendredi après-midi avec le Premier ministre algérien.

17h55 - Au lendemain de l'attaque du groupe islamiste sur le complexe de Tiguentourine, les otages locaux libérés ont regagné leur domicile, notamment à In Amenas. Depuis ils racontent leur expérience aux médias algériens et internationaux.

17h05 - Une centaine d'otages étrangers ont été libérés par les forces spéciales algériennes . Il en reste une trentaine, dont le sort est encore incertain à l'heure actuelle. La situation est toujours "très changeante" selon une source proche des services de sécurité, mais l'armée algérienne dit souhaiter un "dénouement pacifique".

16h35 - La Libye annonce un renforcement de la sécurité sur ses gisements d'hydrocarbures dans le sud du pays, à la suite des événements sur l'usine gazière de Tiguentourine, proche de sa frontière.

Les spécialistes de ce type d'intervention expliquent qu'une telle attente n'est pas anormale.

16h29 - La prise d'otages est toujours en cours ; elle reste "sensible" selon un responsable américain.

16h00 - En Tunisie, le centre-ville de Tunis est sous haute sécurité ce vendredi, jour de grandre prière musulmane. Un important dispositif sécuritaire a été mis en place, notamment autour de l'ambassade de France, dans le contexte de l'intervention au Mali et de la prise d'otages en Algérie. Dans le même temps au Caire, en Egypte, une centaine d'islamistes se sont rassemblés devant l'ambassade française sous le mot d'ordre "Stop à la guerre au Mali [...] une guerre contre l'Islam" .

14h39 - Les preneurs d'otages souhaitent négocier l'arrêt de l'intervention militaire au Mali , selon l'agence algérienne APS. Ils veulent également échanger des otages américians contre deux détenus, des militants islamistes emprisonnés aux Etats-Unis, selon l'agence de presse mauritanienne ANI. Parmi eux, le cheikh Omar Abdelrahman, chef spirituel de la Jamaa Islamiya égyptienne, considéré comme le commanditaire d'un attentat au camion piégé contre le World Trade Center en 1993. Par ailleurs, on apprend que les installations gazières du site d'In Amenas ont été fermées par précaution, pour éviter tout risque d'explosion.

14h21 - Plus de la moitié des 132 étrangers pris en otage sont libres , selon une source sécuritaire algérienne citée par l'agence de presse APS. En tout, 650 otages ont été libérés, dont 573 de nationalité algérienne . On peut donc en déduire qu'une soixantaine d'otages étrangers seraient morts ou encore détenus par le commando islamiste.

13h50 - Philippe Lalliot, porte-parole du ministère des Affaires étrangères affirme à nouveau que la prise d'otages en Algérie confirme que le Sahel est "un enjeu pour la communauté internationale" . Selon lui "la situation était particulièrement complexe" pour Alger "compte tenu de l'ampleur de la prise d'otages" .

13h47 - Le Japon confirme que 7 de ses ressortissants travaillant sur le site d'In Amenas sont vivants, parmi les 17 salariés japonais de l'entreprise JGC. Le Premier ministre Shinzo Abe a abrégé une tournée en Asie pour rentrer à Tokyo.

12h50 - La situation reste "mouvante et dangereuse" , car les preneurs d'otages se montrent menaçants sur une partie du site affirme le Premier ministre britannique David Cameron. Au sujet de l'opération, elle est toujours en cours selon lui, l'armée algérienne "traque toujours des terroristes et cherche probablement des otages" . Jeudi soir, "une trentaine de Britanniques" étaient encore en danger, un nombre qui a désormais baissé "significativement" selon lui.

12h44 - Selon une source gouvernementale française, la France n'avait pas été prévenue à l'avance de l'opération des forces spéciales algériennes , au cours de laquelle 18 islamistes auraient été tués jeudi. Selon une source sécuritaire citée par l'agence de presse officielle APS, le commando était constitué d'une trentaine d'hommes de diverses nationalités.

A ecouter > Françoise Larribe, ex-otage d'AQMI 

12h35 - Les Etats-Unis se montrent fermes, par la voix de Leon Panetta, le secrétaire américain à la Défense en visite à Londres : "Les terroristes doivent savoir qu'ils ne trouveront ni refuge en Algérie, en Afrique du Nord ou ailleurs. Ceux qui s'attaquent gratuitement à notre pays et notre peuple n'auront nulle part où se cacher."

12h20 - C'est au tour de Jean-Marc Ayrault de prendre la parole, en marge de ses voeux à la presse. Le Premier ministre français, après s'être entretenu avec son homologue algérien, confirme que l'opération militaire est toujours en cours. "Plusieurs otages" sont morts, mais pas de précision sur le nombre et la nationalité.

11h58 - Trois vols ont déjà évacués des centaines de personnes du site d'In Amenas, et un 4e est prévu, affirme BP. 

11h30 - Le parquet de Paris annonce l'ouverture d'une enquête en flagrance sur la prise d'otages. Procédure classique dès lors que des Français sont susceptibles d'être victimes de ce genre de faits à l'étranger. Cette enquête a été confiée à la DCRI, direction du renseignement intérieur. 

11h02 - Selon l'agence de presse mauritanienne Ani en contact avec le groupe , les preneurs d'otages promettent "au régime en place plus d'opérations ". "Nous surgirons où personne ne s'y attendra ", auraient-ils déclaré, évoquant des implantations des compagnies étrangères.  

10h59 - Une source sécuritaire algérienne confirme à l'AFP qu'il y a "encore un groupe de terroristes retranché " dans le complexe. 

10h09 - Atterrissage sur l'aéroport d'In Amenas d'un avion américain pour évacuer des ressortissants américains.

10h00 - Commentaire de l'AIE (Agence internationale de l'Énergie) : la prise d'otages assombrit les perspectives du secteur énergétique, dit-il dans son rapport mensuel. L'agence précise que la production de gaz a été arrêtée. 

9h45 - Témoignage d'un Français rescapé de la prise d'otages sur Europe 1 : "Cela tirait beaucoup par séquences [...] J'ai entendu énormément de coups de feu. L'alarme qui nous dit de rester au lieu où nous sommes était en route. Je ne savais pas si c'était un exercice ou si c'était vrai ". L'homme, Alexandre Berceaux, employé de la société française CIS Catering, raconte être resté pendant 40 heures caché sous son lit. 

9h30 - Un nouveau conseil de défense consacré à la prise d'otages en Algérie et à la guerre au Mali est réuni à l'Élysée autour de François Hollande. 

8h38 - Londres confirme que "l'incident terroriste est toujours en cours"  sur le complexe gazier d'In Amenas en plein désert algérien. Près de 24 heures après l'assaut lancé par l'armée et les forces spéciales algériennes.

8h29 - Tokyo convoque l'ambassadeur d'Algérie, après avoir demandé jeudi l'arrêt immédiat de l'intervention militaire et émis "une ferme protestation ". 14 employés nippons de l'entreprise JGC, travaillant à In Amenas, sont portés manquants depuis l'attaque. Trois autres sont sains et saufs. 

8h20 - Marine Le Pen, invitée de France Info, estime que les dirigeantsfrançais ont "une lourde responsabilité " dans l'armement des islamistes au Sahel. 

> VIDÉO | [Algérie-Mali :   Marine  Le Pen dénonce les "fautes majeures " des gouvernements français](http://www.franceinfo.fr/politique/les-invites-de-france-info/algerie-mali-marine-le-pen-denonce-les-fautes-majeures-des-gouvernements-f-864627-2)

8h00 - Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, invité d'RTL fait le point : "Il y avait très peu de Français sur cette base  [...] Nous avons des nouvelles de deux d'entre eux qui sont revenus. Pour ce qui concerne les deux autres, s'il y en avait deux autres, nous n'avons à ce stade pas plus d'informations ".
Le ministre reste prudent sur l'intervention algérienne : "Quand on est confronté au terrorisme, quand on le combat ensemble, j'invite à la prudence sur les critiques ". 


Le point à 8h00, 48 h après le début de la prise d'otages

Que s'est-il passé cette nuit dans le complexe gazier d'In Amenas ? Après avoir annoncé la fin de l'intervention militaire algérienne en milieu de soirée, l'agence de presse algérienne APS a expliqué un peu plus tard que l'assaut n'avait permis de contrôler qu'une partie du site, en l'occurence "la base de vie" où se trouvait une majorité d'otages. La partie usine du complexe serait donc toujours encerclée par les militaires algériens. On ignore en revanche qui se trouve dans l'usine : ravisseurs, otages ? 

> Relire En Algérie, une journée entre inquiétude et incompréhension

L'impossible bilan

On ignore également le bilan exact de l'assaut de jeudi. Le ministre algérien de la Communication Mohamed Said a déclaré qu'"un nombre important d'otages nationaux et étrangers " avaient été libérés, mais qu'il y avait "malheureusement quelques morts et blessés ". L'agence APS elle avance des chiffres un peu plus précis : elle évoque la libération de 600 Algériens, d'un Français, de deux Britanniques et d'un Kényan. Les ravisseurs déclarent eux que l'opération a fait une cinquantaine de morts, 34 otages et 15 des leurs, dont le chef du commando. Ils affirment en outre détenir encore sept otages vivants. Selon une source provenant enfin de la sécurité algérienne, il serait question de trente otages et au moins 11 islamistes tués. Selon cette source citée par Reuters, deux Français figureraient parmi ces victimes, un otage... et un djihadiste.  

Près de 48 heures après l'attaque des djihadistes, le nombre et la nationalité exacts des otages restent imprécis. Et la fuite enfin de certains d'entre eux dans la journée de jeudi, annoncée par la chaîne privée algérienne Ennahar, reste mystérieuse. Combien se sont échappés ? Qui ? Y avait-il vraiment un couple de Français comme initialement annoncé ? Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, sur RTL ce vendredi matin laisse entendre qu'au moins deux Français auraient échappé aux djihadistes : "Il y avait très peu de Français sur cette base particulièrement étendue. Nous avons des nouvelles de deux d'entre eux qui sont revenus. Pour ce qui concerne les deux autres, s'il y en avait deux autres, nous n'avons pas à ce stade plus d'informations ". 

Le récit de l'assaut

Quelques témoignages permettent en revanche d'en savoir un peu plus sur le déroulement de l'assaut algérien. Reuters rapporte notamment les propos d'un otage irlandais rescapé : selon lui, des hélicoptères de combat auraient bombardé quatre jeeps dans lesquelles les islamistes tentaient de s'enfuir avec des otages. Lui se trouvait dans un cinquième véhicule. Les djihadistes avancent à peu près la même version, même s'ils maintiennent qu'il s'agissait pour eux de transporter les otages "vers un lieu plus sûr ". 

Après ces bombardements, selon Le Parisien , les Ninjas, les forces spéciales algériennes, seraient entrées en action au sol. "En tirant, l'armée n'a fait aucun discernement ", explique Fayçal Métaoui, éditorialiste au quotidien algérien El Watan qui parle de "méthode forte, brutale ". Méthode pour lesquelles l'Algérie devra peut-être rendre des comptes. En des termes très diplomatiques, le premier ministre britannique David Cameron, Washington ou encore le Japon ont regretté jeudi soir de ne pas avoir été informés à l'avance de cet assaut. Le président Hollande lui a indiqué que la crise "semblait se dénouer dans des conditions dramatiques ".

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