Affaire Jeffrey Epstein : deux ministres français demandent l'ouverture d'une enquête pour faire "toute la lumière" sur ses "liens avec la France"
Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, et Adrien Taquet, secrétaire d'Etat chargé de la Protection de l'enfance, l'ont annoncé dans un communiqué.
Deux ministres français demandent, lundi 12 août, l'ouverture d'une enquête en France après les remous provoqués par l'affaire Epstein, du nom du milliardaire américain accusé d'exploitation sexuelle de mineures qui s'est suicidé samedi en prison. "L’enquête américaine a mis en lumière des liens avec la France. Il nous semble ainsi fondamental, pour les victimes, qu’une enquête soit ouverte en France", écrivent dans un communiqué conjoint Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, et Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de la Protection de l’enfance.
Jeffrey Epstein, qui s'est donné la mort dans sa cellule de la prison fédérale de Manhattan, devait comparaître devant la justice américaine en 2020. Sa mort "ne doit pas priver les victimes de la justice à laquelle elles ont droit", affirme le communiqué des secrétaires d'Etat français. Un procès est la "condition essentielle" pour que les victimes puissent se reconstruire et "c’est aussi une condition à une protection plus efficace à l’avenir d’autre jeunes filles face à ce type de réseaux organisés, face à ce type de prédateurs".
Il n'appartient pas au gouvernement de décider des "poursuites"
L'enquête américaine, qui a abouti à l'inculpation de Jeffrey Epstein le 8 juillet pour "exploitation sexuelle de mineures" et "association de malfaiteurs en vue d'exploiter sexuellement des mineures", a révélé des liens du milliardaire avec la France. Ce dernier possède un immeuble à Paris et une victime explique avoir été contrainte d'avoir des rapports sexuels avec le directeur français d'une agence de mannequinat.
Quelques heures après la demande des deux ministres, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, a rappelé qu'il n'appartenait pas au gouvernement de décider des "poursuites". "Les poursuites ne sont pas des décisions du gouvernement. Depuis 2013, les instructions individuelles sont prohibées, conformément au principe d'indépendance de l'autorité judiciaire", a souligné la ministre de la Justice, dans un message transmis à l'AFP.
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