Assaut du Capitole : dix-huit ans de prison pour le chef d'extrême droite Stewart Rhodes
C'est la sentence la plus élevée à ce jour liée à l'assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump. L'une des figures de l'extrême droite américaine, Stewart Rhodes, a été condamnée jeudi 25 mai à 18 ans de prison pour "sédition". Le fondateur de la milice "Oath Keepers" a adopté jusqu'au bout une posture de défi : "je suis un prisonnier politique", "mon seul crime est de m'opposer à ceux qui détruisent notre pays", a-t-il lancé juste avant d'être fixé sur sa peine.
Le juge fédéral Amit Mehta l'a sèchement remis à sa place : "Vous n'êtes PAS un prisonnier politique, Monsieur Rhodes", a-t-il dit. "Vous êtes ici parce que douze jurés (...) vous ont jugé coupable de sédition", "l'un des crimes les plus graves qu'un Américain puisse commettre". Ce chef, qui implique d'avoir planifié l'usage de la force contre le gouvernement, est passible de 20 ans de prison. Mais les procureurs avaient requis 25 ans contre Stewart Rhodes, en s'appuyant sur un dispositif qui permet de relever les peines pour des actes de nature "terroriste".
"Vous représentez une menace persistante"
Sans les suivre totalement, le juge Mehta a endossé leur analyse sur ce point. "Des actes d'intimidation ou de coercition qui visent à peser sur le gouvernement" entrent dans cette catégorie, a-t-il déclaré. Il a également justifié la sévérité de la peine par le rôle de leader de Stewart Rhodes, un ancien militaire de 58 ans, et son absence de remords. "Vous représentez une menace persistante et un danger pour le pays", a assené le magistrat.
Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans de Donald Trump avaient semé le chaos et la violence dans le siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire de son rival Joe Biden à la présidentielle. Stewart Rhodes, connu pour son cache-œil noir et ses diatribes enflammées, était resté à l'extérieur du Capitole, mais, selon l'accusation, il avait dirigé ses troupes par radio "comme un général sur le champ de bataille".
L'enquête tentaculaire qui a suivi a permis d'arrêter plus de 1 000 personnes. Près de 300 ont écopé de peines de prison, dont la plus lourde était jusqu'ici de 14 ans. Mais seuls dix militants de groupuscules d'extrême droite – six membres des "Oath Keepers" et quatre "Proud Boys" – ont été jugés coupables de "sédition" à l'issue de trois procès distincts à Washington.
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