Ce que l'on sait de l'attaque à La Nouvelle-Orléans qui a fait au moins 14 morts et une trentaine de blessés
Le pick-up a foncé sur la foule. Un conducteur a lancé son véhicule sur des piétons, mercredi 1er janvier, dans la très fréquentée Bourbon Street, à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), faisant au moins 14 morts et une trentaine de blessés, dont deux policiers, selon un nouveau bilan. L'auteur de l'attaque, décrit comme un homme "déterminé à provoquer un carnage", a été abattu, ont annoncé mercredi la police de La Nouvelle-Orléans et le FBI. La police fédérale n'a pas établi de "lien irréfutable" entre cette attaque et l'explosion le même jour d'un cybertruck de la marque Tesla à Las Vegas. Voici ce que l'on sait de cette attaque à la voiture-bélier.
Un pick-up a foncé sur la foule
Le conducteur d'un gros pick-up blanc a foncé sur la foule qui célébrait la nouvelle année, vers 3h15 du matin, à l'angle de Canal et de Bourbon Street, en bordure du "carré français", un quartier historique et touristique de la ville, selon la mairie de La Nouvelle-Orléans. Ce quartier renommé héberge des restaurants, des bars, des clubs de jazz et de nombreux lieux de fête. Le conducteur a ensuite ouvert le feu sur plusieurs personnes, selon la police locale.
Des témoins interrogés par CBS ont raconté que le véhicule avait contourné les barrières de sécurité à "grande vitesse". "Une fois qu'il nous a dépassés, nous avons entendu des coups de feu, nous avons vu la police courir dans cette direction", a ajouté l'une des témoins. Un autre a raconté à CNN avoir vu un véhicule qui "a percuté tout le monde sur le côté gauche du trottoir de Bourbon Street".
Cette attaque a fait au moins 14 morts et une trentaine de blessés, selon le FBI. Les blessés ont été transportés vers plusieurs hôpitaux. Deux policiers figurent parmi eux, a précisé la cheffe de la police locale, Anne Kirkpatrick. "L'auteur des faits a tiré sur nos agents depuis son véhicule. Deux d'entre eux ont été touchés. Leur état est stable", a-t-elle fait savoir lors d'un point-presse.
Le suspect avait également posé deux bombes artisanales dans le quartier français de la ville, où la foule se pressait pour fêter le Nouvel An, a précisé le FBI jeudi, lors d'une conférence de presse."Nous avons obtenu des vidéos de télésurveillance qui montrent [le suspect] en train de placer les engins là où ils ont été retrouvés", a déclaré Christopher Raia, un haut responsable de la police fédérale.
Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour les célébrations de la nouvelle année. Lundi, la police de La Nouvelle-Orléans avait annoncé sur son site que tous ses effectifs seraient déployés, évoquant aussi le renfort de 300 agents supplémentaires. A la suite de cette attaque, le quartier a été bouclé.
Une attaque considérée comme "terroriste"
La police de La Nouvelle-Orléans et le FBI ont annoncé la mort du suspect après un échange de coups de feu avec les forces de l'ordre. En conférence de presse jeudi, un haut responsable de la police fédérale a déclaré que le suspect de l'attaque semble avoir agi seul, écartant donc, pour le moment, d'éventuelles complicités.
La cheffe de la police locale a évoqué un homme "farouchement déterminé à provoquer un carnage", qui a essayé "d'écraser le plus de personnes qu'il pouvait". La police a également précisé que le suspect n'était pas "en état d'ivresse".
Le suspect est un ex-militaire "inspiré" par le groupe Etat islamique
Le suspect est "un citoyen américain" de 42 ans né au Texas appelé Shamsud-Din Jabbar, a annoncé le FBI dans un communiqué. Ce vétéran a été dans l'armée de 2007 à 2015 et a été déployé en Afghanistan de 2009 à 2010 terminant sergent-chef, selon le ministère de la Défense. Son frère, Abdur Jabbar, l'a décrit comme "un amour", précisant au New York Times qu'il s'était converti du christianisme à l'islam à un jeune âge, parlant "d'une forme de radicalisation". Un ami de jeunesse qui l'avait retrouvé en 2017 a confié au journal que le suspect était devenu "vraiment intense" quant à sa foi.
Un drapeau de l'Etat islamique a été retrouvé à bord du véhicule utilisé pour l'attaque, a précisé le FBI. Evoquant une "attaque ignoble", le président américain, Joe Biden, s'est adressé au pays en début de soirée. Il a souligné que le suspect, abattu par la police, avait "publié sur les réseaux sociaux des vidéos indiquant qu'il était inspiré par l'Etat islamique" et qu'il avait un "désir de tuer".
La police fédérale américaine a précisé jeudi qu'il avait également affirmé avoir rejoint l'organisation Etat islamique cet été. Cinq vidéos ont été publiées sur le compte Facebook de Shamsud-Din Jabbar, la veille de l'attaque, dans lesquelles "il explique avoir prévu au départ de s'en prendre à sa famille et ses amis, mais qu'il s'inquiétait que les titres des journaux ne se concentreraient pas sur je cite : "la guerre entre les fidèles et les infidèles'", a déclaré le FBI jeudi en conférence de presse.
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