Etats-Unis : en Floride, l'interdiction d'avorter d'une adolescente jugée "pas assez mature" suscite l'indignation
Avorter est encore légal jusqu'à la 15e semaine après les dernières menstruations dans cet Etat américain.
Des élues américaines ont fustigé, mercredi 17 août, une "guerre faite aux femmes" après qu'une cour d'appel de Floride a maintenu une décision statuant qu'une adolescente de 16 ans aux parents décédés n'était "pas assez mature" pour avorter. "C'est un exemple dangereux et terrifiant de la guerre faite aux femmes par la Floride", a blâmé l'élue démocrate de cet Etat du sud-est des Etats-Unis, Lois Frankel, qui a jugé la décision "inacceptable" et a appelé à "combattre pour la santé, la sécurité et la liberté des femmes".
Une cour d'appel a confirmé lundi la décision d'une juge de refuser la demande d'avortement de l'adolescente, désignée par le pseudonyme "Jane Doe 22-B", sous prétexte qu'elle n'était pas parvenue à prouver "qu'elle était assez mature pour décider de mettre un terme à sa grossesse". "Jane Doe 22-B" était enceinte de seulement dix semaines lorsqu'elle a formulé sa requête d'une IVG car elle ne pouvait obtenir le consentement d'au moins un de ses parents, tous deux morts, condition indispensable pour les mineures souhaitant avorter en Floride.
"Dans quel monde une personne de 16 ans est trop immature pour se faire avorter mais assez mature pour porter et élever un enfant ?" a questionné sur Twitter l'élue démocrate de l'Ohio Joyce Beatty, appuyée par ses collègues d'autres Etats tels que Bonnie Watson Coleman du New Jersey et Katherine Clark du Massachussets. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #BoycottFlorida (boycottez la Floride) a également émergé.
In what world is a 16 year old too immature to receive an abortion but mature enough to commit to carrying and raising a child?
— Rep. Joyce Beatty (@RepBeatty) August 17, 2022
MAGA-Republicans haven't wasted any time weaponizing the loss of Roe against women and girls everywhere.
https://t.co/Dv7V9BAv5C
Ce jugement intervient moins de deux mois après la volte-face historique de la Cour suprême américaine, qui est revenue fin juin sur la garantie constitutionnelle au droit à l'avortement qu'elle avait instaurée en 1973 par l'arrêt "Roe v. Wade", laissant les Etats américains légiférer librement sur la question. Une dizaine d'Etats en ont déjà profité pour bannir l'IVG, la plupart du temps sans exception même en cas d'inceste, de viol ou de danger pour la santé de la mère.
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