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Etats-Unis : dans un discours à la nation, Joe Biden appelle à limiter la vente de fusils d'assaut

Le président américain s'est exprimé depuis la Maison Blanche sur ce sujet sensible, revenu à l'agenda politique après la fusillade dans une école primaire d'Uvalde, au Texas, dans laquelle 19 enfants et deux enseignantes ont péri. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président américain, Joe Biden, s'exprime depuis la Maison Blanche, à Washington (Etats-Unis), le 2 juin 2022.  (SAUL LOEB / AFP)

"Combien d'autres carnages sommes-nous prêts à accepter ?" Dans un discours passionné, Joe Biden a appelé le Congrès américain à trouver une voie pour restreindre les ventes de fusils d'assaut. Jeudi 2 juin, soit près de dix jours après le massacre de 19 enfants et deux enseignantes dans une école d'Uvalde, au Texas, le président américain a fustigé les élus républicains qui s'opposent à une telle législation.

Les citoyens en ont "assez" de ces fusillades à répétition qui endeuillent l'Amérique, a-t-il martelé à l'occasion d'un appel à la nation délivré depuis la Maison Blanche. "Depuis une vingtaine d'années, plus d'écoliers sont morts par armes à feu que le total de policiers et de soldats morts en service. Réfléchissez-y", a-t-il déclaré. Le pays a enregistré plusieurs fusillades ces derniers jours, à Uvalde mais aussi dans un supermarché de Buffalo et, mercredi, dans un hôpital de Tulsa. "Trop d'endroits du quotidien sont devenus des lieux de tuerie, des champs de bataille."

Derrière son pupitre se trouvaient 56 bougies représentant les victimes de ces massacres dans l'ensemble des Etats et territoires américains.

Il est temps que le Sénat fasse quelque chose

"Le second amendement" de la Constitution américaine, qui garantit le droit de posséder une arme, "n'est pas absolu", a estimé le président démocrate, plaidant pour l'interdiction au niveau national de la vente de fusils d'assaut semi-automatiques, comme entre 1994 et 2004. Mais, conscient de la difficulté d'adopter une telle mesure au Congrès, où son parti ne possède qu'une très courte majorité, il a nuancé : "Nous devons au moins relever l'âge" légal minimum pour se procurer de telles armes, de 18 à 21 ans.

Il a également demandé l'interdiction des chargeurs à grande capacité, le renforcement des vérifications des antécédents judiciaires ou psychologiques des potentiels acheteurs et le vote d'un texte obligeant les particuliers à garder leurs armes sous clé.

"Je soutiens l'action (...) d'un petit groupe de sénateurs républicains et démocrates qui cherchent à trouver une voie, mais mon Dieu, le fait que la majorité des républicains du Sénat ne veuillent qu'aucune de ces propositions ne soit ne serait-ce que débattue ou mise au vote, je trouve cela inadmissible", a-t-il fustigé. "Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain", a-t-il poursuivi lors de ce discours de 17 minutes. "Il est temps que le Sénat fasse quelque chose."

Les républicains s'opposent à toute mesure 

Tout le défi pour les sénateurs démocrates est de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de dix sénateurs républicains, indispensable en raison de la majorité qualifiée au Sénat. Or, dans un pays où plus de 30% des adultes possèdent au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits "des citoyens respectueux de la loi".

Les discussions au Sénat tournent donc pour le moment autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents des acheteurs d'armes, ce que des associations réclament depuis des années.

En parallèle, des élus de la Chambre des représentants ont débattu jeudi sur un autre grand projet de loi qui interdirait, comme l'a demandé Joe Biden, la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité. Ces mesures, qui seront soumises à un vote à la Chambre la semaine prochaine, ont déjà été qualifiées d'"inefficaces", "irréfléchies" et "anti-américaines" par un groupe de républicains. Il semble donc impossible qu'elles puissent être adoptées en l'état au Sénat.

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