Guerre du Vietnam: l'auteur du scoop de My Lai en 68 sur les lieux du massacre
Sous le titre « la scène du crime, le voyage d’un reporter à My Lai et les secrets du passé » , le journaliste américain Seymour Hersh, célèbre aux Etats-Unis pour ses articles sur le Vietnam mais aussi sur la guerre d'Irak, est revenu au Viernam sur les lieux que la mémoire américaine essaye d’oublier et raconte ce voyage dans l'hebdomadaire The New Yorker .
Le massacre de My Lai eu lieu en 1968 et fut caché par l’armée jusqu’à ce que la presse –Seymour Hersh en l’occurrence- ne le révèle (il raconte dans cette vidéo comment il a révélé ce massacre qui lui valu le Pullitzer en 1970).
La tuerie symbolisa longtemps la guerre américaine au Vietnam et sa révélation alimenta le rejet du conflit dans la jeunesse américaine. Seul le responsable du détachement, le lieutenant Calley fut sanctionné dans ce dossier. Condamné à la prison à vie, il fut plus ou moins gracié par Nixon et ne passa que trois ans aux arrêts.
L' article du New Yorker, qui permet de revenir sur le poids de la guerre du Vietnam dans la mémoire américaine, raconte d’abord comment Seymour Hersh a découvert le massacre puis a tenté de le publier dans la presse américaine. On était en 1969, Nixon avait été élu à la présidence en promettant l’arrêt de la guerre. En novembre, le nombre de morts américains était toujours de 1.500 par mois. C’est à ce moment là que les articles de Hersh sur le massacre sont sortis.
Ce dernier est allé plusieurs fois au Vietnam. Mais, il y a quelques mois, il s’est rendu pour la première fois sur le site de My Lay, au centre du pays. «Nous pardonnons, mais nous ne oublions pas», lui a dit Pham Thanh Cong le directeur du musée de My Lai, survivant lui-même.
«Cong avait onze ans. Lorsque les hélicoptères américains ont atterri dans le village.Lui et sa mère et ses quatre frères et sœurs sont blottis dans un abri succinct à l'intérieur de leur maison au toit de chaume. Les soldats américains leur ont ordonné de sortir, puis les ont poussés jetant une grenade à main après eux et tirant leurs M-16. Cong a été blessé à trois endroits. Il s'est évanoui. Quand il s'est réveillé, il s'est retrouvé dans un tas de cadavres où se trouvaient sa mère, ses trois sœurs et son frère. Les GI's doivent avoir supposé que Cong était mort, lui aussi. Dans l'après-midi, lorsque les hélicoptères américains sont partis, son père et quelques autres villageois survivants, qui étaient venus pour enterrer les morts, l'ont trouvé», raconte Hersh aujourd’hui.
Dans l’article fleuve (comme toujours dans cette revue), le journaliste n’en reste pas qu’au massacre de My Lai. Il décrit à travers des personnes rencontrées les rapports complexes qui perdurent entre Américains et Vietnamiens, comme ce réfugié vietnamien retourné au pays ou ce combattant américain venu tenter d’expier les fautes américaines en s’installant chez l’ancien ennemi.
Si l’Amérique n’a jamais payé de réparations au Vietnam pour ses bombardements ou l’épandage d’agent orange, le gouvernement US, et des associations de vétérans ont commencer à financer des programmes de déminage (mines, qui selon Hersh, ont tué ou blessé quelque 100.000 personnes).
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