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Reportage "Donald Trump, lui, a montré qu’il aimait beaucoup Israël" : dans les colonies, la visite de Joe Biden ne soulève pas l'enthousiasme

Le président américain est arrivé mercredi en Israël, où il commence sa tournée de quatre jours au Moyen-Orient. Alors que Joe Biden ne semble pas favorable à la poursuite de la colonisation, à Har Homa sa visite ne déclenche pas d'enthousiasme.

Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le drapeau américain le long d'une autoroute que devrait emprunter le président américain Joe Biden lors de sa visite, près de la colonie israélienne de Har Homa à Jérusalem-Est, le 12 juillet 2022. (AHMAD GHARABLI / AFP)

À la sortie de Jérusalem, des immeubles impeccables s'accrochent au flanc de la colline d'Har Homa. "C’est un nouveau quartier, il a une douzaine d’années seulement. 40 000 personnes vivent ici", explique Michail Edrei, un rabbin arrivé il y a six ans avec sa famille pour ouvrir une synagogue. Il fait partie des quelque 675 000 Israéliens qui vivent, aujourd'hui, dans des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie. "Ce qu’on dit, c’est que Jérusalem, c’est pour les Juifs. Les Palestiniens ont plein d’endroits pour vivre ailleurs que dans ce pays, soutient le religieux. On est là pour garder chaque coin de Jérusalem, pas que la Vieille Ville, c’est pour ça que nous avons décidé de vivre ici."

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Comme Rabbi Michail, beaucoup d’habitants de Har Homa sont des Juifs messianiques. Pour eux, la colonisation est encouragée par Dieu pour préparer la venue du messie. Des familles trouvent aussi, à cet endroit, des logements neufs bien moins chers qu’à Jérusalem. Trois lignes de bus relient la colonie à la ville. À peine 15 minutes pour rejoindre le centre, où les prix ont flambé.

"Ici, ce n'est pas une colonie. Ici, c'est Jérusalem"

Les premières constructions ont commencé dans les années 1990, comme un cordon pour isoler Jérusalem de la proximité immédiate de Bethléem, la Palestinienne. Elles ont bondit pendant le mandat de Donald Trump, grand soutien de la colonisation. Au contraire, son successeur Joe Biden y est fermement opposé. Arrivé en Israël pour sa première visite en tant que président des Etats-Unis, mercredi 13 juillet, Joe Biden entend redresser la position des États-Unis sur l'épineuse question de la colonisation alors que Donald Trump avait affiché son plein soutien aux colons et à l'ex-Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. "J’ai pu voir que Donald Trump, lui, a montré qu’il aimait beaucoup Israël, souligne Ilana, jeune retraitée d'Har Homa. Il l’a prouvé en mettant l’ambassade à Jérusalem. Pour faire de Jérusalem le point central pour les Juifs d’Israël et des États-Unis".

Négocier avec les Palestiniens, selon Ilana, n’a aucun sens : "S'ils veulent vivre avec nous, en paix, et bien se comporter, je prie pour ça. Ici, ce n’est pas une colonie, ici c’est Jérusalem. C'est la terre d'Israël, tout appartient à Israël."

L'épineuse question de la colonisation au cœur de la visite de Joe Biden - le reportage de Claude Guibal et Benjamin Thuau

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