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La Californie au péril des flammes

Pour la cinquième année consécutive, la Californie est la proie des flammes. Des centaines d'habitations ont brûlé. 80.000 habitants ont dû être évacués dans la région de San Bernardino. La météo très défavorable associant forte chaleur et vents violents explique ces incendies à répétition. Mais la gestion de l'eau assèche de façon chronique le pays.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (AFP)

Plus de 80.000 habitants ont été évacués dans la région de San Bernardino en Californie. Un gigantesque feu de broussailles a parcouru la région sur plus de 7000 hectares. Le gouverneur de Californie, Jerry Brown, a proclamé l’état d’urgence. Le feu poursuit sa route vers la forêt de San Bernardino, avalant tout sur son passage. 34.000 domiciles ont été évacués, notamment la totalité des 4500 résidents de la station de sports d’hiver de Wrightwood.
 
Cet incendie est le dernier d’une série qui frappe une nouvelle fois la Californie. Des centaines de maisons ont été détruites, et les incendies ont provoqué la mort de huit personnes. 30.000 hectares ont brûlé dans la forêt nationale de Los Padres dans le nord de la région.

 
La Californie connaît sa cinquième année consécutive de sécheresse. Par endroits, la température dépasse les 40 degrés sous abris et les vents, violents en cette saison, attisent les flammes. Mais la météo n’explique pas tout.
 
L’an dernier déjà, Geopolis expliquait que la gestion catastrophique de l’eau entraînait une sécheresse endémique. L’agriculture consomme 80% de l’eau.
 
Une sécheresse plus économique que climatique
L’observateur voit les symboles. Les golfs dont l’herbe est bien verte, les pelouses régulièrement tondues des pavillons huppés de Beverly, les piscines remplies à ras bord. Autant de preuves, s’empresse-t-on de clamer, de l’insouciance coupable des Californiens dans la gestion de l’eau.
 
Certes, ces exemples sont frappants, voire indécents quand la région entière tire la langue et subit des incendies gigantesques chaque année. Mais ce n’est pas tant le jardinier de Beverly qui abuse de la ressource, que le producteur de fruits de la vallée du Sacramento. 80% de l’eau est en effet consommée par l’agriculture.
 

Un secteur ultra-productiviste qui est totalement épargné par les mesures prises de restriction de la consommation d’eau. On ne touche pas à la première agriculture du pays, qui exporte 13,6 milliards de dollars par an et emploie près d’un demi-million de salariés. Dans le sud de la vallée centrale, on cultive même du coton dont on connaît les besoins considérables en eau.
 
Série de mesures en 2015
Aussi, le 1er avril 2015, Jerry Brown le gouverneur démocrate de l’Etat a annoncé toute une série de mesures d’économie, d’où une fois encore, l’agriculture est absente. Pour la première fois de son Histoire, la Californie a choisi le rationnement. Peu importe si ces mesures ne portent que sur 20% de la consommation totale. Le système agricole, lui, n’est pas remis en cause. Pas plus que l'industrie et en particulier l'industrie pétrolière qui consomme pourtant des tonnes d'eau dans la fracturation hydraulique.
 
Les mesures prises en 2015 ont pour objectif de réduire la consommation d’eau de 25% en neuf mois. Les pelouses restent au centre des préoccupations. Il s’agit d’arroser moins et il faut également choisir des plantes moins hydrophages. Ainsi, remplacer 500 hectares de pelouses permettrait une économie de 7,5 millions de mètres cubes. Les golfs, les campus, les cimetières sont aussi concernés par ces mesures d’économie.

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