La culture des armes enracinée chez les sportifs américains
Aux Etats-Unis, les pistolets et les fusils se rangent sous un oreiller, dans un cartable, où dans les vestiaires du club d’une célèbre équipe de football américain. C’est ce que Gilbert Arenas a fait. Ce joueur de la NBA a écopé en 2010 de 30 jours de détention dans un centre de réinsertion pour avoir apporté des armes à feu dans le vestiaire de son club. La raison : une dispute concernant une dette de jeu avec un coéquipier.
Un gros calibre dans les airs
D'autres joueurs sont même connus pour en trasporter dans les avions ou dans leurs voitures. Ils affirment qu’ils en ont besoin pour se protéger : leur célébrité et leur richesse attiseraient toutes les convoitises. Mais la possession de gros revolvers ne se limite pas toujours à l’auto-défense.
Les faits divers impliquant des sportifs ont déclenché la colère des patrons des grandes disciplines américaines qui n’ont pas tardé à resserrer les boulons. La politique de la National football league (NFL) exige des joueurs impliqués dans des activités criminelles qu’ils se soumettent à une évaluation psychologique. Et, si besoin, qu’ils prennent des cours de gestion de la colère.
Le débat sur le contrôle des armes chausse des crampons
Malgré les mesures préventives, nombreux sont les athlètes qui déraillent. Début décembre 21012, Jovan Belcher se suicidait devant son entraîneur dans les locaux de son équipe après avoir tiré dix fois sur sa compagne. Cet incident a eu l'effet d'une bombe dans le milieu sportif. Le célèbre commentateur sportif Bob Costas a pris position, à une heure de grande écoute, pour le contrôle de la vente des armes. Ce journaliste de la NBC n’a fait que suivre l’exemple de son collègue de la Fox, Jason Whitlock. Celui-ci s’en est violemment pris au port d’armes. Les deux journalistes se sont bien sûr attirés les foudres des pro-armes.
S’exprimant à propos du suicide de Belcher, l’ancien entraîneur de la NFL, Tony Dungy, avait déclaré qu’environ 75% de ses joueurs possédaient des armes : «Je pense que beaucoup de ces jeunes gens avaient des armes dans leur environnement proche et ils estiment tout simplement que ça fait partie de l’endroit dans lequel ils ont grandi. » Quelques jours après, le 14 décembre 2012, la tuerie de Newtown endeuillait l’Amérique.
Cette affaire, celle de Jayson Williams, ou tant d’autres, interpellent les experts. Ils se demandent s’il existe une culture des armes particulièrement développée chez les sportifs, où s’ils sont le reflet de la société américaine dans son ensemble. Les photos postées sur le réseau social Instagram par des Américains, qui s’affichent fièrement avec les armes qu’ils ont trouvées sous le sapin, en sont un exemple.
L’Amérique a été le théâtre d’une violence endémique par armes à feu au cours des trois dernières décennies, dont plus de 60 fusillades de masse depuis 1982. Pour l’année 2006, quinze joueurs de la NFL ont été arrêtés pour des accusations liées au port d'arme.
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