La longue traque de Viktor Bout, trafiquant d'armes
Mouvementée et "romanesque" à souhait, la vie de Viktor Bout a déjà inspiré le film Lord of war, d'Andrew Niccol, en 2005 avec Nicolas Cage. Pendant quinze ans, ce citoyen russe a inondé d'armes les belligérants de la planète. Il a fini par se faire prendre hier à Bangkok, en Thaïlande.
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais le personnage a donné beaucoup de fil à retordre aux autorités et son business a suscité des attitudes contradictoires de la part des pays, comme les Etats-Unis.
Et ce sont d'ailleurs des agents de la Drug Enforcement Administration (DEA) qui l'ont piégé dans un hôtel cinq étoiles de Bangkok. Ces derniers se sont fait passer pour des membres des Forces armées révolutionnaires de Colombie.
Pour se faire un nom, Viktor Bout a commencé par utiliser les béances nées de l'effondrement du bloc soviétique, dans les années 90. Réalisant rapidement les bénéfices à tirer du trafic d'armes, il fournit au fil des années les conflits afghans, ou africains (Rwanda, Liberia, Angola...). En passant, pourquoi se gêner, par des moyens de transport aussi peu discrets que des avions-cargos.
Son activité si particulière n'a pas pour autant changé Viktor Bout en ennemi international. S'il a pu si longtemps ne pas être inquiété, c'est en raison de ses liens avec les talibans, Mobutu ou même l'Oncle Sam, qui aura besoin de ses services en 2004 pour renforcer l'équipement militaire en Irak.
Au lendemain de son arrestation, plusieurs pays réclament son extradition pour le juger. USA, Belgique, Russie et Thaïlande, parmi d'autres, sont loin d'en avoir fini avec Viktor Bout.
Matteu Maestracci
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