Libération de Jonathan Pollard après 30 ans de prison
Trente ans moins un jour. C'est la peine que vient d'exécuter aux Etats-Unis Jonathan Pollard pour espionnage au profit d'Israël. Il était libérable le 21 novembre, mais celui-ci étant un samedi , il a bénéficié d'une réduction de peine d'une journée.
Alors que cette libération était régulièrement réclamée par les autorités israéliennes, la consigne est de réagir avec mesure et retenue à cette issue tant attendue. «Le peuple d'Israël salue la libératon de Jonathan Pollard. Après trois longues et difficiles décennies, Jonathan est enfin réuni avec sa famille. J'attendais ce jour avec impatience», commente Benyamin Netanyahu. Même s'ils sont contents, le profil est d'autant plus bas, qu'il est plus que probable que Barack Obama verrait d'un mauvais œil que l'événement soit célébré avec bruit et ostentation.
Pas la peine de contrarier les autorités américaines alors que l'homme, bien que libéré, n'a toujours pas le droit de quitter le territoire américain pendant les cinq prochaines années. Cette affaire est une pierre d'achoppement entre les deux alliés et empoisonne régulièrement leurs relations.
Une ardoise chargée
Jonathan Pollard est un juif américain né en 1954. Diplômé de la grande université de Stanford, il devient analyste de la marine américaine en 1979, puis officier de garde à la division «analyse des menaces» service créé par la Navy en 1983 après l'attaque d'intérets américains à Beyrouth. L'homme prend lien avec les autorités israéliennes à qui il fournit des documents secrets. De juin 1984 à novembre 1985, il transmet des documents très sensibles aux Israéliens, dans l'optique avouée de protéger le pays. En quelques mois, il en sort près de mille.
Les Américains sont nettement moins convaincus par les seules nobles intentions affichées, alors que l'homme mène grand train. Ils sont persuadés qu'il a fourni des informations leur ayant causé un tort considérable en pleine Guerre froide. Selon certaines sources plusieurs de ses renseignements ont pu arriver entre les mains de l'URSS.
Une facture chargée
En 1986, il est inculpé pour «transfert d'informations classifiées à un pays allié, sans intention de nuire aux Etats-Unis», il plaide coupable à l'accusation d'espionnage. Le 4 mars 1987 il est condamné à la prison à vie. Sa femme, quant à elle est condamnée à cinq ans de prison, mais est libérée en 1989 (ils ont divorcé depuis).
L'Etat hébreu lui a accordé la nationalité israélienne pendant son incarcération et Jonathan Pollard s'est peu à peu transformé en héros national là-bas.
A terme, il a déclaré vouloir émigrer en Israël pour rejoindre sa deuxième épouse qui y vit.
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