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À un an de la présidentielle, les États-Unis s'attendent à revivre le duel de 2020 entre Joe Biden et Donald Trump

Le 5 novembre 2024, le peuple américain se rendra aux urnes, et risque bien de devoir une nouvelle fois choisir entre deux anciens présidents : Joe Biden, désormais octogénaire, et Donald Trump, toujours poursuivi par la justice.
Article rédigé par Sébastien Paour
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Donald Trump (à gauche) et Joe Biden (à droite), candidats à l'élection présidentielle de 2020. Photo d'illustration. (MANDEL NGAN / AFP)

Dans un an, jour pour jour, le 5 novembre 2024, les Américains voteront pour choisir leur prochain président. Et l'élection pourrait bien ressembler à celle de 2020 : le chef de l'État sortant, Joe Biden, se représente côté démocrate, tandis que Donald Trump est en tête de la primaire républicaine.

Devant les grilles de la Maison Blanche, Bill observe le célèbre bâtiment. Il vient de Californie, à l'autre bout du pays. "J'ai été élevé en tant que Républicain, je le suis resté. Je suis un partisan de Trump.
La dernière fois qu'il a été président, j'ai aimé ce qu'il a dit et fait", explique celui qui habite pourtant dans un État démocrate.

"Donnons-lui quatre ans de plus pour voir s’il fait encore mieux, suggère Bill, à propos du candidat républicain. L'âge de Biden affecte sa capacité à gouverner. Je pense qu’il est trop vieux pour ça maintenant et qu'il faut du changement." Le Californien reconnaît toutefois qu'une seconde élection de Donald Trump n'est pas vraiment synonyme de changement. 

Donald Trump soutenu par les sondages et sa fortune

Le candidat milliardaire fait la course en tête, dans les sondages de la primaire républicaine, mais dispose également d'une avance financière, avec plus de 37 millions de dollars dans ses caisses de campagne. C'est sept fois plus que son premier adversaire dans la primaire, le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Malgré ses 91 chefs d'accusation et ses procès à venir dans les prochains mois, Donald Trump semble proche d'une première victoire dans cette course à la présidentielle. 

Grace est venue avec sa famille du Minnesota pour admirer la Maison Blanche. L'Américaine ne comprend pas que les déboires judiciaires ne freinent pas celui dont elle ne prononce jamais le nom et qu’elle voudrait voir "en orange" (la couleur de la tenue des prisonniers), derrière les barreaux. "Je n’ai même pas le début d’une explication, se désole-t-elle. Je suis triste que tant de gens se fassent arnaquer. Il y a des gens qui n'ont pas d'argent qui lui en envoient ! Ou alors ils achètent sur son site un t-shirt avec sa photo d’identité judiciaire."

Une élection risquée pour Joe Biden ?

Les sondages prédisent déjà une présidentielle similaire à celle de 2020, ce que regrettent certains partisans dans des deux camps. Brett Bruen, ancien directeur de l’engagement global à la Maison Blanche sous Barack Obama, se montre pessimiste. Il enseigne aujourd’hui la communication de crise à l’Université de Georgetown et il se demande si Joe Biden, qui aura 81 ans fin novembre, aura l’énergie pour une nouvelle campagne. "Il est très fatigué. Il a fait un travail impressionnant, mais l’idée qu’il passe encore cinq ans dans le bureau ovale n’est pas un bon argument pour l’an prochain."

Le diplomate aurait préféré une primaire démocrate plus ouverte, avec des candidats plus jeunes, comme le gouverneur de Californie Gavin Newsom. D’autant que l’âge du président sortant n’est pas la seule menace, d’après le philosophe Dick Howard, auteur du livre Les ombres de l’Amérique, de Kennedy à Trump, paru fin 2018. "Un point risque d'être important : la candidature de Robert Francis Kennedy, qui se présente comme candidat indépendant. Comme on le sait dans l'histoire des États-Unis, ce troisième parti risque de prendre quelques voix."

La plupart du temps, un tel schéma est défavorable au candidat démocrate, souligne le philosophe.
Dans un communiqué, plusieurs membres de la famille de celui que les Américains surnomment "RFK" jugent sa candidature en indépendant "dangereuse". Kennedy, antivax notoire, est crédité de 13 à 19 % des voix selon les sondages.

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