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Affaire Khashoggi : s'en prendre au prince héritier est "une ligne rouge", prévient l'Arabie saoudite

En déplacement aux Etats-Unis, le ministre saoudien des Affaires étrangères a mis en garde les parlementaires américains qui jugent le prince héritier responsable de l'assassinat de Jamal Khashoggi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le prince héritier Mohamed Ben Salmane, le 6 juin 2018 à Jeddah (Arabie saoudite). (BANDAR AL-JALOUD / SAUDI ROYAL PALACE / AFP)

Un avertissement clair. Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed Ben Salmane, "n'est pas impliqué dans le meurtre" du journaliste Jamal Khashoggi et s'en prendre à lui "est une ligne rouge", a prévenu vendredi 8 février à Washington le ministre d'Etat saoudien aux Affaires étrangères Adel Al-Jubeir.

"Que quiconque puisse penser qu'il peut dicter ce que nous devons faire, ce que nos dirigeants doivent faire, est ridicule", a-t-il dit devant la presse, alors que de nombreux membres du Congrès américains jugent le prince "responsable" de l'assassinat du journaliste saoudien et appellent à des sanctions.

Des parlementaires réclament plus de sanctions

"C'est comme si nous, nous disions à un autre pays 'nous voulons que vous changiez votre Premier ministre, nous voulons que vous limitiez les pouvoirs de votre président'. C'est grotesque", a encore protesté le ministre saoudien, qui a rencontré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo jeudi. Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a théoriquement jusqu'à ce vendredi pour dire, à la demande du Congrès américain, si le prince héritier saoudien est responsable de l'assassinat et, le cas échéant, prendre des sanctions à son encontre. Mais son administration, attachée à préserver la relation avec Ryad, semble vouloir ignorer cette échéance légale, au motif qu'elle a déjà sanctionné 17 responsables saoudiens moins haut placés.

Alors que le Sénat juge unanimement que Mohammed Ben Salmane est "responsable" du meurtre, plusieurs sénateurs démocrates et républicains ont donc présenté eux-mêmes une proposition de loi pour interdire notamment certaines ventes d'armes à l'Arabie saoudite, en raison de l'affaire Khashoggi mais aussi du rôle controversé de Ryad dans "le conflit dévastateur au Yémen". "Ce genre de mesures ne sont pas nécessaires car nous faisons ce qu'il faut, nous avons reconnu cette erreur", a dit Adel Al-Jubeir au sujet de l'assassinat du journaliste le 2 octobre dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d'agents saoudiens venus de Ryad. "Nous enquêtons et inculpons des gens pour qu'ils rendent des comptes", a-t-il insisté.

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