Accusé d'avoir incité l'Ukraine à enquêter sur le fils du démocrate Joe Biden, Donald Trump juge l'affaire "ridicule"
Le président américain aurait demandé à son homologue ukrainien d'enquêter sur le fils du candidat à l'investiture démocrate, qui a travaillé pour un groupe gazier ukrainien à partir de 2014.
Donald Trump conteste vigoureusement. Le président des Etats-Unis a rejeté, vendredi 20 septembre, les accusations d'un lanceur d'alerte le visant, au moment où des élus s'interrogent sur les pressions qu'il aurait exercées sur son homologue ukrainien pour le pousser à enquêter sur la famille du démocrate Joe Biden.
Le dossier, potentiellement explosif, reste entouré de nombreuses zones d'ombre. Selon le Washington Post et le New York Times (articles payants), la conversation avec un dirigeant étranger signalée par le lanceur d'alerte concernait l'Ukraine. Les élus du Congrès s'interrogent de leur côté sur un échange téléphonique en juillet entre le président américain et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Selon le Wall Street Journal (article payant), Donald Trump a, lors de cet appel, encouragé "à environ huit reprises" le président ukrainien à enquêter sur le fils de Joe Biden et à collaborer pour ce faire avec son avocat personnel Rudy Giuliani. Deuxième fils de l'ancien sénateur, Hunter Biden a travaillé pour un groupe gazier ukrainien à partir de 2014, lorsque son père était vice-président de Barack Obama.
"C'est un lanceur d'alerte partial"
"C'est ridicule ! C'est un lanceur d'alerte partial", a lancé Donald Trump depuis le Bureau ovale, tout en assurant ne pas connaître son identité. "J'ai eu des conversations avec de nombreux dirigeants, elles sont toujours irréprochables", a-t-il poursuivi, très remonté. A-t-il spécifiquement parlé de Joe Biden avec le président ukrainien ? "Ce dont j'ai parlé n'a pas d'importance", a-t-il rétorqué.
Il a pris soin d'ajouter que "quelqu'un devrait se pencher sur Joe Biden", qui pourrait être son grand rival à la présidentielle 2020. Le favori de la primaire démocrate a rejeté tout soupçon entourant les affaires de sa famille en Ukraine, en martelant qu'"aucun média crédible n'a[vait] jugé crédible cette affirmation".
Les déclarations de Donald Trump contre le lanceur d'alerte ont indigné les chefs démocrates de quatre puissantes commissions du Congrès, qui ont dénoncé une "tentative éhontée" d'intimidation risquant "d'avoir un effet dissuasif sur de futurs lanceurs d'alerte, avec de graves conséquences pour notre démocratie et la sécurité nationale". Ils ont appelé la Maison Blanche à livrer "immédiatement" le contenu du signalement fait par le lanceur d'alerte à la commission du Renseignement.
"Des questions graves et urgentes"
Trouvant particulièrement préoccupante une "promesse" faite par le locataire de la Maison Blanche à un dirigeant étranger, un lanceur d'alerte, lui-même membre des services de renseignement, a effectué le 12 août un signalement auprès de l'inspecteur général des services de renseignement. Mais l'information n'a pas été transmise au Congrès dans les délais prévus, suscitant des interrogations sur d'éventuelles interventions. Pour Nancy Pelosi, présidente démocrate de la chambre basse du Congrès, ces informations "soulèvent des questions graves et urgentes pour notre sécurité nationale".
L'Ukraine a élu en avril à la présidence un comédien jusqu'ici novice en politique, Volodymyr Zelensky. Le tête-à-tête entre ce dernier et Donald Trump, prévu mercredi à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, sera, dans le contexte de ces révélations, scruté avec une attention particulière.
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