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Etats-Unis : un sénateur proche de Donald Trump l'appelle à reconsidérer le retrait américain de Syrie

Après avoir rencontré le président américain, le sénateur s'est dit rassuré. "Il m'a dit des choses que je ne savais pas qui m'ont fait beaucoup mieux", a-t-il lâché à des journalistes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le sénateur républicain Lindsey Graham et le président américain Donald Trump, lors d'un meeting à Tupelo, dans l'Etat du Mississippi (Etats-Unis), le 26 novembre 2018.  (KEVIN LAMARQUE / REUTERS)

La décision de Donald Trump d'ordonner le retrait des troupes américaines de Syrie ne fait pas l'unanimité, même dans les rangs de son parti. Un sénateur républicain proche du président, Lindsey Graham, a appelé le dirigeant à reconsidérer cette annonce, dimanche 30 décembre, afin de s'assurer que le groupe Etat islamique "ne revienne jamais".

Donald Trump a récemment ordonné le retrait total des quelque 2 000 soldats américains actuellement déployés dans le nord de la Syrie. Il s'agit essentiellement de forces spéciales présentes pour combattre le groupe Etat islamique, et entraîner les forces locales dans les zones reprises aux jihadistes.

"Je vais lui demander de s'asseoir avec ses généraux et de reconsidérer la manière de faire ça. De ralentir. De nous assurer que nous fassions ça bien et que l'Etat islamique ne revienne jamais", a déclaré sur CNN Lindsey Graham, un ancien détracteur de Donald Trump devenu l'un de ses proches. Le républicain dit avoir été "surpris" par la décision du dirigeant américain, qu'il avait déjà qualifiée d'"énorme erreur".

Nous devons garder nos troupes là-bas. Si nous partons maintenant, les Kurdes vont être massacrés. Si nous abandonnons les Kurdes et qu'ils sont massacrés, qui nous aidera à l'avenir ?

Lindsey Graham, sénateur républicain et proche de Donald Trump

sur CNN

La milice kurde YPG se bat en effet, avec l'appui de Washington, contre les jihadistes dans le nord de la Syrie. La Turquie menace de lancer une offensive contre cette milice, principale alliée de la coalition anti-Etat islamique mais considérée comme terroriste par Istanbul. 

Le groupe Etat islamique "pas encore vaincu"

"Ne remettez pas la Syrie aux Iraniens. C'est un cauchemar pour Israël", a également lancé Lindsey Graham à l'adresse de Donald Trump, avant de déjeuner avec lui dimanche.

Le président "est frustré, je le comprends. Nous ne sommes pas le gendarme du monde", a-t-il reconnu. "(Mais) nous menons une guerre contre l'EI. Ils ne sont pas vaincus en Syrie. Je demande au président de faire en sorte que nous ayons des hommes là-bas pour nous protéger", a encore déclaré le sénateur. 

Quelques heures plus tard, le sénateur s'est dit rassuré sur la décision de Donald Trump. "Nous avons parlé de la Syrie [lors de leur rencontre dimanche]. Il m'a dit des choses que je ne savais pas qui m'ont fait beaucoup mieux me sentir sur la direction que nous prenons en Syrie", a déclaré Lindsey Graham aux journalistes devant la Maison blanche. "Nous avons encore quelques différences, mais je peux vous dire que le président réfléchit longuement à la Syrie : comment retirer nos forces, tout en assurant nos intérêts en matière de sécurité nationale", a ajouté le sénateur de Caroline du Sud.

Donald Trump a pris la décision de retirer les troupes américaines de Syrie bien que de hauts responsables militaires américains aient multiplié les mises en garde contre un retrait précipité des troupes américaines. Selon ces responsables, une telle décision laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad, à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l'Iran, bête noire de l'administration Trump. 

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