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Guerre en Ukraine, Trump "un escroc un peu cinglé", "mode démon"... Ce que révèle la biographie autorisée d'Elon Musk

Le "serial biographe" Walter Isaacson publie aujourd'hui un livre sur le multi-milliardaire après avoir passé ces deux dernières années dans "son ombre".
Article rédigé par Sébastien Paour
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Elon Musk le 16 juin 2023. (ALAIN JOCARD / AFP)

Il a déjà raconté les vies de Steve Jobs, Albert Einstein, Léonard de Vinci ou Benjamin Franklin... Le journaliste américain Walter Isaacson publie mardi 12 septembre aux Etats-Unis, et dès mercredi 13 en France chez Fayard, une biographie de l’homme le plus riche du monde, sobrement intitulée Elon Musk.

>> Guerre en Ukraine : comment le milliardaire Elon Musk s'est retrouvé impliqué dans le conflit

Une biographie totalement autorisée par Musk, puisque le "serial biographe" a passé plus de deux ans dans les pas du milliardaire, et a eu de nombreux entretiens avec lui, ainsi qu’avec des membres de sa famille, des collaborateurs et d’anciens employés.

Trump, un "escroc un peu cinglé"

D’après la presse américaine, le livre dépeint ce qu’on savait déjà un peu : un homme à la fois complexe et torturé. Tellement torturé, que ses relations aux autres sont très compliquées. Sa seule source de réconfort, d'après Walter Isaacson, reste sa famille. À l'exception de son père, Errol, que l'on ne voit presque pas et qu'il décrit comme "émotionnellement et physiquement abusif". 

Sur la politique, le personnage est difficile à cerner : il confie ainsi à son biographe qu'il n'est pas un fan de Trump, qu'il décrit comme "un escroc un peu cinglé", et qu'il aurait voté Joe Biden s'il avait voté en 2020, même s'il se souvient d'un dîner "ennuyeux à mourir" avec lui à San Francisco, quand il était vice-président d'Obama. D'ailleurs, pour Musk, le "virus woke", en référence au militantisme qui vise à promouvoir et défendre toutes les minorités, présente le risque de faire dérailler la colonisation d'autres planètes, Mars en premier lieu, car il est "anti-humain en général" et doit être "stoppé". 

"Attiré par la tempête et le drame"

Elon Musk est également décrit comme "attiré par la tempête et le drame", sujet à des "oscillations émotionnelles imprévisibles", qui se manifestent dans sa manière de diriger les entreprises dont il est le patron. Le livre raconte ainsi une scène entre Musk et ceux qu'il appelle ses "mousquetaires", alors qu'il vient de racheter Twitter, devenu X : ils sont alors tous en train de chercher dans les messages internes... ceux qui l'ont critiqué. Résultat : des dizaines de licenciements. Sur ces autres entreprises, le milliardaire dit de Tesla que c'est une source constante de fierté et de stress, mais que la construction de voitures électriques de masse était inévitable et qu'elle aurait eu lieu sans lui. 

Le livre évoque également plusieurs exemples de colères du Sud-Africain d'origine, furieux quand ses employés ne répondent pas à ses attentes ou prêt à les humilier s'ils lui résistent. Pour la chanteuse Grimes, ancienne compagne de l'entrepreneur, ce dernier passe en "mode démon" lorsqu'il exprime son irritation, un état qui "génère beaucoup de chaos", a-t-elle confié au biographe. 

Quand Musk a choisi de ne pas aider Kiev pour éviter "un mini-Pearl Harbor"

Elon Musk assure avoir créé SpaceX pour aider l'humanité à devenir une "espèce multi-planétaire". Il décrit aussi Starlink, sa constellation de satellites, comme vitale pour les populations en zone de guerre. Le livre raconte d’ailleurs à ce sujet un épisode de la guerre en Ukraine où Elon Musk a choisi de ne pas aider l’Ukraine.

C'était il y a un an, en Crimée. Musk raconte à Walter Isaacson que les Ukrainiens voulaient torpiller la flotte russe de la mer Noire stationnée à Sébastopol. Ils ont envoyé six drones sous-marins chargés d'explosifs, mais le milliardaire a secrètement donné l'ordre à ses ingénieurs de désactiver Starlink, que l'armée ukrainienne utilisait pour guider ces drones, qui ont fini par s'échouer sans toucher leur cible.

"Comment puis-je impliquer Starlink dans cette guerre ?", demande l'homme le plus riche du monde à son biographe. "C'était pour que les gens puissent regarder Netflix, se détendre, se connecter à l'école, faire des choses pacifiques, pas des frappes de drones", se répond-il. Elon Musk explique qu'il avait peur d'une réponse nucléaire de la Russie, d'un "mini-Pearl Harbor". Et que c'est pour cela qu'il a désactivé son réseau de satellites.

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