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Préméditation, antécédents inquiétants... Ce que l'on sait sur Connor Betts, l'auteur de la tuerie de Dayton

Connor Betts a été abattu trente secondes après avoir ouvert le feu dans un quartier animé de la ville, samedi soir. Le jeune homme a tué neuf personnes et en a blessé 27 autres.

Article rédigé par franceinfo
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Connor Betts, l'auteur de la tuerie de masse de Dayton (Ohio) qui a fait neuf morts et 27 blessés, dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 août 2019. (REX/SIPA)

A peine treize heures après la première tuerie de masse qui a fait 22 morts à El Paso (Texas), samedi 3 août, c'est à Dayton (Ohio) qu'un autre tireur a ouvert le feu dans la soirée, faisant 9 morts et 27 blessés. Les deux fusillades ont fait au moins 31 victimes et plus de 50 blessés, selon les derniers bilans des autorités américaines.

Les mobiles sont encore inconnus et, si le motif raciste est clairement évoqué pour le tireur d'El Paso, il pourrait plutôt s'agir de raisons personnelles concernant celui de Dayton. Après avoir semé la terreur dans les rues de la ville, Connor Betts, 24 ans, a été abattu par des policiers qui patrouillaient. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait du meurtrier de Dayton.

Un acte prémédité 

Connor Betts semble avoir prémédité son acte. Samedi soir, il portait un gilet pare-balles et détenait un chargeur contenant cent cartouches. Dans les trente secondes qui ont suivi le premier coup de feu, des policiers qui patrouillaient dans le quartier ont abattu le jeune homme alors qu'il poursuivait des dizaines de personnes qui venaient de se réfugier dans un bar. Les enquêteurs ont retrouvé 41 douilles au sol, selon CNN (article en anglais). La police de Dayton a fourni des photos de l'arme et du chargeur utilisés par Connor Betts. Il s'agit d'un fusil d'assaut de grande capacité, de calibre 223. 

Capture d'écran de la carabine de type AR-15 et des chargeurs de 100 cartouches Connor Betts utilisés lors de l'attaque, dévoilées par le département de police de Dayton. (CAPTURE ECRAN / FRANCEINFO)

Connor Betts n'avait pas de casier judiciaire en tant qu'adulte. "Rien dans le dossier de cette personne ne l'aurait empêché de se procurer ces armes", a déclaré dimanche le chef de la police de Dayton, Richard Biehl, rapporte le Washington Post (article en anglais)

Une adolescence très préoccupante 

Certains de ces camarades de classe de l'époque racontent qu'au lycée, Connor Betts tenait une "liste de personnes à abattre" ("kill list"), comme le rapporte CNN (article en anglais). Il avait également fait un inventaire des "filles à violer" ("rape list"), avec le nom de celles qui avaient refusé de sortir avec lui. 

Deux anciens camarades de classe du lycée Bellbrook High School avaient appelé la police il y a quelques années, en 2012, pour les avertir que Connor Betts tenait cette liste. "Ce gars pourrait aller à l'école, il pourrait tuer des gens, il pourrait blesser ma famille", a déclaré à CNN l'un des deux, dont un membre de la famille figurait sur la liste. Selon le Dayton Daily News de l'époque, environ un tiers des 900 élèves de Bellbrook ont ​​quitté l'école au moins une fois par peur d'un attentat planifié, rapporte le Washington Post (article en anglais).

Lorsque le lycée a découvert ces listes, Connor Betts a été suspendu et une enquête a été ouverte. Il avait cependant pu revenir en classe après avoir adressé une lettre d'excuses aux élèves qu'il visait, rapporte Le Parisien

Démocrate et adepte de pornogrind 

Dans le profil de son compte Twitter, découvert par le site Heavy (article en anglais), Connor Betts avait écrit : "Je vais aller en enfer et je ne reviendrai pas." Le dernier tweet de son compte date du 3 août. Il y écrivait : "Les millenials ont un message pour la génération Joe Biden : dépêche-toi et meurs". D'après les autres tweets postés sur le réseau social, Connor Betts suivait et retweetait les messages des sénateurs démocrates Bernie Sanders et Elizabeth Warren. 

Il faisait par ailleurs partie d'un groupe de pornogrind, comme le rapporte Vice News (article en anglais). Le pornogrind est un sous-genre du grindcore et du death metal, dont les paroles sont essentiellement liées à la sexualité de manière extrêmement violente. "Nous avons la preuve que le tireur étudiait des idéologies violentes", a déclaré à la presse, mardi 6 août, un agent du FBI, en précisant que l'enquête n'avait pas encore établi de lien avec son passage à l'acte.

Lundi, une page populaire de "death metal" a même publié un message à destination de leur communauté en faisant référence aux attaques et confirmant que Connor Betts était bien membre du groupe Menstrual Munchies, comme le rapporte BuzzFeed (article en anglais)

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