Reportage "Elle reprend des choses que les communistes promeuvent" : des électeurs républicains jugent Kamala Harris plus dangereuse que Joe Biden

Alors qu'elle doit officiellement être investie à l'élection américaine jeudi soir, la candidate surprise Kamala Harris est considérée par certains électeurs républicains plus à gauche que Joe Biden, et donc comme une menace pour les États-Unis.
Article rédigé par Sarah Mansoura
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Kamala Harris pendant la convention du Parti démocrate, à Chicago, le 20 août 2024. (KAMIL KRZACZYNSKI / AFP)

La quatrième et dernière soirée de la convention du Parti démocrate se tient jeudi 22 août, à Chicago. Kamala Harris, la vice-présidente américaine, doit accepter officiellement l’investiture du parti en vue de l’élection présidentielle de novembre. Mercredi soir, c'est son colistier, Tim Walz, qui a été investi. Kamala Harris, cette candidate que personne n’attendait il y a encore un mois, et certainement pas le camp républicain, bousculé dans sa campagne. Il doit désormais ferrailler avec une candidate plus jeune, et vue par beaucoup d’électeurs républicains comme plus à gauche, et donc pire, que Joe Biden.

Au pied des tours du quartier d’affaires de Tucson, en Arizona, Kamala Harris n’a pas tout à fait bonne presse. "Je pense que c'est une folle. Elle ne sait pas ce qu'il faut faire pour le pays. Elle a fait beaucoup de mal déjà", dénonce un habitant.

La candidate démocrate, qui se place en championne des classes moyennes, a évoqué ces derniers jours des mesures économiques fortes : construire trois millions de nouveaux logements, plafonner le prix de l’insuline ou encore davantage taxer les riches et les grandes entreprises.

"Le projet économique des démocrates nous mènera à la ruine", estime cet autre électeur républicain. "Ils sont prêts à ruiner le pays pour un idéal auquel nous ne sommes pas prêts. Nous n’en avons pas les moyens."

Une "communiste" selon Donald Trump

La course vers la ruine, un thème qui résonne chez un certain nombre d’électeurs républicains, qui en veulent au gouvernement de Joe Biden et Kamala Harris, qui n’a pas su empêcher la plus grande vague inflationniste depuis des décennies.

"Maintenant, elle parle d’inflation, elle dit qu’elle va la réduire, mais pourquoi ne l’a-t-elle pas fait pendant son mandat avec Joe ?", interroge cette femme, dans le quartier d'affaires. "Beaucoup de gens ont perdu leurs emplois, leurs entreprises… Certains ont perdu leurs logements. On a eu beaucoup plus de sans-abri à cause de l’inflation. Elle n’a rien fait pour régler cela."

"Si elle devenait présidente, ce serait la destruction finale, ultime de l’Amérique. On n’aurait plus d’Amérique, mais un pays socialiste."

Une électrice républicaine

à franceinfo

Un programme trop à gauche, c’est d’ailleurs l’angle d’attaque de Donald Trump qui qualifie Kamala Harris de "communiste". "Je n’irais pas jusqu’à la qualifier de communiste, tempère cet électeur, mais elle reprend à son compte beaucoup de choses que les communistes promeuvent".

"L’idée de geler les prix, c’est exactement ce que les pays communistes font. Étouffer le capitalisme, étouffer la liberté d’entreprendre, c’est ce que les communistes font. Ils ont des idées socialistes. C'est effrayant, nous sommes face à l’inconnu.

"Si elle continue ce qu’elle fait actuellement, c’est effrayant.”

Un électeur républicain

à franceinfo

En réalité, Kamala Harris n’a pas évoqué de contrôle des prix, seulement une lutte contre les marges excessives de la grande distribution. Mais le qualificatif de communiste lancé par Donald Trump semble marquer certains esprits.

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