: Infographies Résultats de l'élection présidentielle américaine : la large victoire de Donald Trump avait-elle été anticipée par les sondages ?
Ce devait être l'une des élections les plus serrées de l'histoire. A tel point que des spécialistes de la vie politique américaine avaient averti qu'il faudrait potentiellement attendre plusieurs jours pour connaître le nom du nouveau président élu des Etats-Unis. Mais ces annonces ne se sont pas vérifiées et Donald Trump a été désigné vainqueur à l'issue d'une nuit électorale sans le moindre suspense, mercredi 6 novembre.
Après avoir sous-évalué les votes en faveur du candidat républicain en 2016 et en 2020, les sondeurs se sont-ils encore trompés en 2024 ? La superposition des moyennes des derniers sondages montre qu'en réalité, les résultats sont conformes aux marges d'erreur des intentions de vote. Franceinfo vous explique pourquoi à l'aide de trois graphiques.
Les deux candidats étaient bien en capacité de remporter le vote populaire, selon les sondages
Les sondages sont souvent présentés sous la forme de simples scores. Mais cette manière de présenter leurs résultats est très partielle. Les sondages ne produisent pas des résultats précis, mais plutôt des fourchettes de valeurs auxquelles il est possible de se fier selon un certain degré de confiance retranscrit dans les marges d'erreur. Pour comparer les résultats de l'élection avec les derniers sondages publiés avant le scrutin, franceinfo a calculé les marges d'erreur des enquêtes d'opinion publiées durant les sept derniers jours précédant l'élection, le 5 novembre.
Il ressort très clairement que les fourchettes des scores possibles de chaque candidat se superposent. Kamala Harris était créditée d'un score allant de 46,4% à 51,6% des intentions de vote pour le vote populaire au niveau national. Et Donald Trump d'un score de 45,7% à 50,9%. D'après ces moyennes, les candidats étaient donc tous les deux en capacité de l'emporter.
Le vote populaire en faveur de Donald Trump est dans la marge d'erreur des derniers sondages
Lors des deux derniers scrutins présidentiels, les sondeurs avaient fortement sous-estimé les votes en faveur de Donald Trump, comme le rapporte le site d'analyse politique 538. Mais cette année, les sondeurs semblent avoir vu plutôt juste. C'est du moins ce que montre la superposition des résultats du scrutin (encore provisoires mercredi soir) avec les marges d'erreur des sondages du week-end des 2 et 3 novembre.
En l'état des dépouillements, non définitifs lorsque nous avons réalisé ces graphiques, Donald Trump est crédité de 51% des voix au niveau national (contre 47,5% pour Kamala Harris), d'après l'agence de presse AP, un score compris dans les marge d'erreur de six des huit derniers sondages publiés avant l'élection.
Les résultats définitifs peuvent d'ailleurs encore se rapprocher des fourchettes données par les deux derniers sondeurs (Marist et Research Co.). "Il reste un grand nombre de bulletins à dépouiller en Californie, dans l'Etat de Washington et dans l'Oregon, trois Etats démocrates. L'avance de Donald Trump devrait donc se resserrer", explique Mathieu Gallard, directeur de recherche à l'institut de sondage Ipsos, interrogé par franceinfo.
Les sondeurs n'excluaient pas une large victoire dans les Etats clés
Mais l'élection présidentielle américaine ne se joue pas au suffrage universel direct, en fonction du vote populaire. Pour remporter la course à la Maison Blanche, il faut obtenir une majorité des grands électeurs (au moins 270) qui sont répartis entre chaque Etat selon la taille de leur population. Dans ce cadre, la victoire dans plusieurs des sept Etats pivots, les fameux swing states, était décisive. Ils pouvaient basculer dans un camp comme dans l'autre.
Dans la semaine qui a précédé le scrutin, les fourchettes de scores donnés aux deux candidats se superposaient dans tous les Etats clés. D'après les derniers sondages, il était donc possible que les deux candidats se partagent ces swing states, mais il était également envisageable qu'un seul candidat remporte la majorité d'entre eux, comme l'avait rappelé le New York Times à la veille de l'élection.
C'est ce dernier scénario qui s'est produit dans la nuit du 5 au 6 novembre. En remportant la Caroline du Nord, la Géorgie, le Wisconsin, la Pennsylvanie et même le Michigan (mercredi après-midi après un long dépouillement), Donald Trump s'est assuré une victoire nette et rapide.
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