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Syrie : la Turquie se dit "prête" à une opération contre une milice kurde

Lundi soir, l'armée turque a dépêché des renforts, notamment des chars, à sa frontière avec la Syrie, et de nouveaux véhicules blindés y ont été massés mardi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un véhicule militaire turc à la frontière turco-syrienne, le 4 octobre 2019. (BADERKHAN AHMAD/AP/SIPA)

Pas de marche arrière en vue. La Turquie a affirmé mardi 8 octobre être prête à lancer une nouvelle offensive en Syrie contre une milice kurde. Le pays a acheminé de nouveaux véhicules blindés à la frontière ainsi que du matériel de construction.

La Turquie envisage dans un premier temps de prendre le contrôle d'une bande de territoire longue de 120 km et profonde d'une trentaine de km allant des villes de Tal Abyad à Ras al-Aïn, selon le quotidien Hürriyet. Cette zone a pour vocation, selon Ankara, d'accueillir une partie des 3,6 millions de Syriens réfugiés en Turquie et de séparer la frontière turque des territoires conquis par les Unités de protection du peuple (YPG, kurdes). Les Kurdes sont les alliés des Occidentaux dans la lutte contre l'Etat islamique, mais sont considérés comme "terroristes" par Ankara. 

Inquiétude sur le sort des jihadistes

Face à cette situation, le président américain Donald Trump a assuré ne pas lâcher les Kurdes, après avoir laissé entendre le contraire. Accusé jusque dans son propre camp de lâcher des alliés des Etats-Unis, le président a réorienté son discours en affirmant qu'il "anéantirait complètement l'économie de la Turquie" si celle-ci "dépassait les bornes".

Reste que cette confusion inquiète le reste de la communauté internationale, l'ONU indiquant lundi se "préparer au pire" en cas de nouvelle crise humanitaire en Syrie, où le conflit a fait depuis 2011 des millions de déplacés et a coûté la vie à plus de 370 000 personnes.

Un sujet majeur d'inquiétude en cas d'offensive turque concerne le sort des jihadistes, notamment européens, prisonniers des forces kurdes. Ces dernières ont accusé Washington de "détruire la confiance", et ont averti qu'une opération turque entraînerait un retour de l'EI.

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