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Vidéo Outré par la procédure de destitution à son encontre, Trump s'en prend à la presse (et embarrasse le président finlandais)

Ulcéré par une procédure de destitution qui assombrit son mandat et pèse sur ses chances de réélection en 2020, Donald Trump s'est montré particulièrement virulent à l'encontre des journalistes lors d'une conférence de presse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président finlandais Sauli Niinisto et son homologue américain Donald Trump, le 2 octobre 2019, à Washington. (CHRIS KLEPONIS / CONSOLIDATED NEWS PHOTOS / AFP)

Le président de la Finlande, Sauli Niinisto, se souviendra probablement longtemps de sa visite à la Maison Blanche, mercredi 2 octobre. Pas seulement pour la beauté ou la solennité des lieux, mais aussi pour les propos de son occupant. Car le président américain, Donald Trump, s'est livré à une furieuse diatribe contre la procédure d'impeachment lancée contre lui.

Devant un parterre de journalistes venus pour une conférence de presse, le milliardaire lâche d'abord cette phrase à propos de Sauli Niinisto : "C'est un homme de peu de mots, j'aime bien ça chez lui." Il se lance ensuite dans un long monologue, agressif et décousu : "Ce qui se passe est une honte !", "Il y a des médias corrompus dans ce pays !", "Ils ont essayé de me destituer depuis le jour où j'ai été élu. Vous savez quoi ? Ils ont échoué !", "Toute cette affaire tourne autour d'une simple conversation !"

Sauli Niinisto éclipsé

Réalisant soudain que son invité du jour est complètement éclipsé, Donald Trump s'arrête un instant. Il se tourne vers Sauli Niinisto, assis à sa droite : "Je suis désolé de vous déranger avec ça monsieur le président, il y a tant de choses dont nous devons parler." Son interlocuteur ne bronche pas. Donald Trump repart de plus belle en s'en prenant à son possible rival démocrate pour le scrutin de 2020, qu'il est soupçonné d'avoir voulu salir. Puis, nouvelle tirade. Cette fois, il s'en prend aux journalistes du Washington Post, qu'il accuse d'avoir écrit un article "malhonnête" sur sa politique migratoire. L'article a en réalité été rédigé par des journalistes du New York Times, mais le milliardaire républicain est lancé, plus rien ne l'arrête.

Enfin, un journaliste finlandais tente sa chance, au milieu du brouhaha.

"Qu'est-ce que le président des Etats-Unis peut apprendre de la Finlande, qui est, selon une étude de l'ONU, le pays le plus heureux du monde ?

- La Finlande est un pays heureux (…) il est un dirigeant heureux."

Tout le monde reste perplexe.

"Posez-lui une question ! Ne soyez pas impoli !"

Un peu plus tard, lors d'une conférence de presse commune dans la prestigieuse "East Room", avec ses énormes lustres et ses grands miroirs dorés, la gêne est encore plus palpable. Toutes les questions se concentrent sur l'impeachment. Donald Trump se déchaîne contre les médias. Un journaliste américain insiste : "Que cherchiez-vous à obtenir de votre homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lorsque vous lui avez demandé d'enquêter sur Joe Biden ?" Le chef d'Etat perd son calme. "Nous avons le président de Finlande, posez-lui une question ! Ne soyez pas impoli !" Nouveau malaise dans la salle.

Le journaliste finit par s’exécuter et s’adresse au président finlandais… lorsque Donald Trump intervient à nouveau, lui coupant la parole. "Je crois que la question est pour moi", parvient finalement à placer Sauli Niinisto, après une nouvelle tirade de son homologue américain.

Et pourtant. Interrogé sur ses propos très peu présidentiels de ces derniers jours, Donald Trump, qui a parlé de "coup d'Etat" et accusé les démocrates de faire perdre du temps à tout le monde avec des "conneries", assure que tous ses propos sont savamment pesés. "Croyez-le ou non, je choisis mes mots avec beaucoup d'attention." 

Mais dans la soirée, des Américains ont choisi de présenter leurs excuses au dirigeant finlandais pour le comportement de Donald Trump. "Je viens de regarder la conférence de presse – je me sens mal pour le président finlandais qui a dû endurer cela. Aujourd’hui, nous sommes tous Sauli Niinistö", a tweeté le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom.

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