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À Las Vegas, les Latino-Américains se mobilisent pour Hillary Clinton

La communauté hispanique représente plus d'un quart de l'électorat du Nevada, où se déroule mercredi 19 octobre l'ultime débat de la campagne présidentielle américaine. À Las Vegas, les Latino-Américains se mobilisent fortement en faveur d'Hillary Clinton.

Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Hillary Clinton dans un restaurant de tacos mexicains à Las Vegas, le 12 octobre 2016 (BRENDAN SMIALOWSKI / AFP)

Dans les locaux du syndicat de la restauration de Las Vegas (Nevada, États-Unis), une armée d'une centaine de personnes se prépare au combat électoral. Ces employés des casinos de la ville ont pris deux mois de congés, payés par le syndicat, afin de s'assurer que les Hispaniques iront voter le 8 novembre, jour de l'élection présidentielle américaine.

Au Nevada, plus d'un quart des électeurs sont originaires d'Amérique Latine. Un élément déterminant, alors que se tient mercredi 19 octobre le troisième et dernier débat entre Hillary Clinton et Donald Trump.

Le Nevada compte la plus forte minorité hispanique des États-Unis

Plus de 30 000 maisons ont déjà été visitées dans le cadre de la campagne à Las Vegas et aux alentours. Le porte-à-porte emmène l'une des équipes chez Jamon, arrivé de Cuba à l'âge de 6 ans. Ce Latino-Américain vote tantôt démocrate tantôt républicain. Cette fois aucun doute : il votera Hillary Clinton : "Je dormirai mieux en sachant qu'elle est à la Maison Blanche. Parce qu'on peut lui faire confiance."

Le site de campagne d'Hillary Clinton est presque entièrement traduit en espagnol (CAPTURE D'ÉCRAN  / SITE DE CAMPAGNE D'HILLARY CLINTON)

Mais la mobilisation de la communauté latino-américaine n'a rien d'une évidence, alors que débutent samedi 22 octobre les opérations de vote par anticipation dans le Nevada. "Il y a une grosse désillusion sur la façon dont a été gérée la question de l'immigration ces huit dernières années, commente Alexandre Rosales, venu prêter main forte au camp Clinton depuis la Californie voisine. Il y avait eu des promesses de régularisation mais elles n'ont pas été tenues. Pour les Latino-Américains, c'est un processus interminable pour obtenir la citoyenneté américaine." 

Dans l'État du Nevada, cette désillusion semble toutefois compensée par la peur de voir Donald Trump accéder à la Maison Blanche. Les demandes d'accès à la citoyenneté y sont en hausse de 65% par rapport à l'élection présidentielle de 2012. À tel point que l'administration ne parvient pas à traiter toutes les demandes.

J'aurais aimé voter pour Hillary Clinton, je trouve cela injuste de ne pas pouvoir voter

Helena Vargas

une Hispanique installée aux États-Unis depuis 27 ans

Résultat : Helena Vargas ne pourra pas voter. "Je suis triste", commente cette Hispanique, supportrice d'Hillary Clinton. Installée aux États-Unis depuis 27 ans, elle n'avait jusque-là jamais ressenti le besoin de participer à une élection : "Donald Trump s'en prend aux Latinos. Il considère que nous ne valons rien. Cela m'a paru plus que jamais indispensable de demander la citoyenneté américaine."

Comme un signe du statut particulier du Nevada lors de cette élection, Brian Sandoval, gouverneur républicain de l'État, d'origine mexicaine, a rapidement pris ses distances avec le candidat de son camp, Donald Trump. Les électeurs latino-américains pourraient voter majoritairement en faveur d'Hillary Clinton le 8 novembre, mais ils pourraient également envoyer au Sénat la démocrate Catherine Cortez Masto, qui deviendrait alors la première femme d'origine hispanique à entrer dans cette assemblée.

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