Santé : les laboratoires s’arrachent le plasma, "l’or dans le sang"

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Y aurait-il de l’or dans notre sang ? Oui, le plasma ! Riche en protéines, il est capable de soigner des maladies rares et il est également utilisé dans de nombreux médicaments en France. Un marché estimé à 31 milliards de dollars aux États-Unis.
Santé : les laboratoires s’arrachent le plasma, "l’or dans le sang" Y aurait-il de l’or dans notre sang ? Oui, le plasma ! Riche en protéines, il est capable de soigner des maladies rares et il est également utilisé dans de nombreux médicaments en France. Un marché estimé à 31 milliards de dollars aux États-Unis. (France 2)
Article rédigé par France 2 - L.Nahon, A.Sangouard, K.Sullivan Den Bergh, C.Ferreux, J.Weyl, Z.Boughzou, C.Guttin, C.Theophilos, O.Gardette, A.Canestraro
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Y aurait-il de l’or dans notre sang ? Oui, le plasma ! Riche en protéines, il est capable de soigner des maladies rares et il est également utilisé dans de nombreux médicaments en France. Un marché estimé à 31 milliards de dollars aux États-Unis.

Certains comparent le plasma à de l’or, car ce composant du sang humain permet de fabriquer des médicaments vitaux pour certains malades. C’est de l’or aussi, car les laboratoires se livrent une bataille mondiale pour s’en procurer, avec un risque majeur : que le plasma devienne une marchandise.Aux États-Unis, le cap a été franchi. Le prélèvement de plasma est rémunéré et les laboratoires multiplient les spots publicitaires pour convaincre. 

À Baltimore, un centre de collecte a refusé la demande de tournage de France 2. La journaliste est donc entrée en caméra discrète. "Le premier prélèvement est payé 40 dollars, le second 100 dollars et on a une offre spéciale, 800 dollars pour huit prélèvements en un mois", explique l’agent d’accueil. Les laboratoires ont bien saisi la détresse de ceux qui viennent, car ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts, ils ouvrent des centres dans tout le pays, surtout dans les quartiers défavorisés, à côté des universités ou encore à la frontière mexicaine.

104 prélèvements par an

Clara-Robert Motta, journaliste, a enquêté sur le sujet pendant de nombreuses années, elle a publié "De l’or dans le sang", éditions JC Lattès. "Il y a tous les jours des milliers de personnes mexicaines qui traversent la frontière avec leur visa touriste, deux fois par semaine, pour donner leur plasma et pour certaines personnes, c’est vraiment devenu un genre de salaire." Les prélèvements sont soumis à de nombreux contrôles et aucun danger sanitaire n’a été signalé aux États-Unis à ce jour avec ce plasma. 

Ce qui pose problème en revanche, c’est la marchandisation du corps et les risques pour les donneurs. Un Américain peut vendre jusqu’à 104 fois par an son plasma, là ou la limite est à 24 fois en France. Le système français repose sur des centres publics, gérés par l’établissement français du sang. En France, cependant, les dons de plasma ne sont pas suffisants pour fabriquer tous les médicaments dont les Français ont besoin.

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