Cold case au Vatican : deux tombes fouillées, 36 ans après la disparition inexpliquée d'une adolescente
C'est un mystère qui dure depuis 36 ans : où se trouve le corps d'Emanuela Orlandi, cette adolescente de 16 ans disparue depuis le 22 juin 1983 ? Pour la première fois, deux tombes d'un cimetière du Vatican ont été ouvertes... Sans résultat.
C'est ce que l'on appelle un "cold case", un fait-divers qui n'a jamais été résolu : l'affaire Emanuela Orlandi, du nom de la fille d’un employé du Vatican, mystérieusement disparue il y a 36 ans. Ce jeudi 11 juillet, deux tombes d’un cimetière teutonique, situé à l’intérieur du plus petit État du monde, ont été ouvertes pour être fouillées. Jusqu’ici, les différentes pistes n’ont rien donné. Sa famille s’accroche et veut savoir la vérité.
36 ans de mystère et de fausses pistes
Le 22 juin 1983, l’adolescente de 16 ans termine son cours de musique. Elle n’a que le Tibre à traverser pour rejoindre le Vatican, là où son père travaille. Mais Emanuela ne rentrera jamais chez elle. Elle s’évanouit dans la nature.
Depuis, les hypothèses les plus sombres ont été formulées. Est-ce la main de la criminalité organisée romaine ? Du terrorisme international ? L’Église est-elle complice, cache-t-elle la vérité ?
Un message anonyme qui relance l'affaire
L'été dernier, l'affaire prend une nouvelle tournure : l'avocate des Orlandi reçoit un message anonyme, indiquant "Cherchez à l'endroit où pointe l'ange", accompagné d'une photographie d'une tombe. Un ange sculpté en marbre lisant sur une tablette l'inscription "Repose en paix" trône effectivement dans le cimetière allemand du Vatican. Après ce signalement, la famille avait déposé une demande de vérification de la tombe.
L'ombre du Vatican
Ce sont donc deux tombes qui ont été fouillées ce jeudi 11 juillet, 36 ans après la disparition de la jeune fille. Le frère d'Emanuela, Pietro Orlandi, parle d’un revirement positif de la part du Vatican après des années de non-collaboration : "Le seul fait d'ouvrir ces tombes signifie que le Vatican admet la possibilité de responsabilités internes ! A l’époque, six mois après la disparition d’Emanuela, Jean-Paul II était venu chez nous. Il nous a dit 'c’est un cas de terrorisme international'."
Je dis que si eux savaient déjà la vérité, cette phrase a constitué la première fausse piste de cette histoire ! Jean Paul II a mis en balance la vérité et l'image de l'Église. Il a fait un choix et a permis au silence et à l'omerta de régner sur cette affaire.
Pietro Orlandi
Mais ce dernier épisode en date n'a rien donné : un communiqué du Vatican évoque jeudi une "issue négative pour les recherches. Pas de restes humains, ni urnes funéraires retrouvés dans les deux tombes fouillées". Le mystère continue.
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