Canada : le pape François demande "pardon pour le mal commis" contre les autochtones dans les pensionnats
Devant des milliers d'autochtones à Maskwacis, dans l'ouest du Canada, le pape François a dénoncé la participation de l'Eglise à un projet de "destruction culturelle".
Le pape François a demandé lundi 25 juillet "pardon pour le mal commis" contre les autochtones au Canada, notamment dans les pensionnats pour enfants amérindiens gérés par l'Eglise. "Je suis affligé. Je demande pardon", a déclaré le souverain pontife devant des milliers d'autochtones à Maskwacis, dans l'ouest du pays.
Evoquant une "erreur dévastatrice", le pape a reconnu la responsabilité de certains membres de l'Eglise dans ce système dans lequel "les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels". Le souverain pontife a déploré que certains de ses membres aient "coopéré" à des politiques de "destruction culturelle".
Des "blessures encore ouvertes"
Les paroles du pape, traduites en anglais, ont été accueillies par des applaudissements nourris. Au total, le souverain pontife a demandé "pardon" à trois reprises, "avec honte et clarté", lors de ce premier discours très attendu, prononcé en espagnol, sur le site de l'ancien pensionnat d'Ermineskin, en présence de nombreux survivants et membres des communautés autochtones.
Chers #PeuplesAutochtones du #Canada, je viens sur vos terres natales pour vous dire personnellement combien je suis affligé, pour implorer de Dieu pardon, guérison et réconciliation, pour vous manifester ma proximité, pour prier avec vous et pour vous.
— Pape François (@Pontifex_fr) July 25, 2022
"L'endroit où nous sommes maintenant fait résonner en moi un cri de douleur, un cri étouffé qui m'a accompagné ces derniers mois", a-t-il insisté, évoquant les "traumatismes" subis par des générations d'autochtones et les "blessures encore ouvertes".
Un "génocide culturel"
Ces violences, qualifiées de "génocide culturel" par une commission d'enquête, ont fait au moins 6 000 morts entre la fin du XIXe siècle et les années 1990 et créé une onde de choc sur plusieurs générations, ravivée par la découverte de milliers de sépultures anonymes en 2021.
Insistant sur la nécessité de "faire mémoire", le jésuite argentin de 85 ans, arrivé dimanche au Canada pour cette visite de six jours, a également affirmé que "les excuses [n'étaient] pas un point final" mais "seulement la première étape" sur la voie de la "guérison".
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