: Carte Venezuela : Juan Guaido ou Nicolas Maduro ? Découvrez quels pays les soutiennent
De nombreux pays, dont les Etats-Unis et la France, ont reconnu Juan Guaido comme président par intérim. Mais Nicolas Maduro peut toujours compter sur des fidèles de poids.
Lequel des deux présidents du Venezuela la communauté internationale reconnaît-elle : Juan Guaido, qui s'est autoproclamé "président par intérim" le 23 janvier en invoquant la Constitution, ou le président socialiste Nicolas Maduro ? Depuis le début de la crise politique qui secoue le pays, de nombreuses nations, dont les Etats-Unis, ont franchi le pas en reconnaissant comme président "légitime" le jeune politicien de 35 ans, opposant à Nicolas Maduro. Lundi 4 février, la France et 18 autres pays européens ont choisi cette option.
En face, les alliés du président vénézuélien, réélu en mai dernier et investi le 10 janvier, dénoncent les "ingérences" étrangères. Entre les deux camps, d'autres pays préfèrent pour l'instant attendre avant d'annoncer une décision et de soutenir l'un des deux personnages. Pour y voir plus clair, franceinfo fait le point sur les différents soutiens dans cette carte.
Ceux qui reconnaissent Juan Guaido
Washington a reconnu dès le 24 janvier Juan Guaido, juste après que le président du Parlement vénézuélien, figure de l'opposition, s'est proclamé président par intérim. Le Canada, l'Australie et Israël ont emboîté le pas aux Etats-Unis, ainsi qu'une dizaine de pays d'Amérique latine : Brésil, Colombie, Argentine, Chili, Costa Rica, Guatemala, Honduras, Panama, Paraguay et Pérou.
Le 31 janvier, le Parlement européen l'a à son tour reconnu, appelant tous les pays de l'Union européenne à faire de même. C'est ce qu'ont fait 19 nations, le 4 février, après le refus de Nicolas Maduro de céder à un ultimatum le sommant de convoquer une nouvelle élection présidentielle : la France, l'Allemagne, l'Autriche, le Royaume-Uni, l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Portugal, la Hongrie, la Suède, le Danemark, la Finlande, la Lituanie, l'Estonie, la Lettonie, le Luxembourg, la Croatie, la Pologne et la République tchèque. Emmanuel Macron a ainsi appelé Juan Guaido à "mettre en œuvre le processus électoral".
De son côté, le Maroc a lui aussi annoncé apporter son soutien au président autoproclamé par intérim, en l'absence d'une position commune sur le continent africain.
Ceux qui restent fidèles à Nicolas Maduro
La Russie et la Chine soutiennent, elles, Nicolas Maduro, qui bénéficie toujours de l'appui primordial des forces armées vénézuéliennes. Le 24 janvier, Pékin s'est déclaré "opposé aux ingérences extérieures dans les affaires du Venezuela" et Moscou s'est insurgé contre l'"ingérence" des Européens qui ont reconnu Juan Guaido.
"Nous percevons les tentatives de légitimer l'usurpation du pouvoir comme une ingérence directe et indirecte dans les affaires intérieures du Venezuela", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Cela ne favorise en aucun cas le règlement pacifique, efficace et viable de la crise que traverse le Venezuela".
D'autres pays se sont joints à eux pour apporter leur soutien au président réélu au début de l'année : Cuba, la Bolivie, la Corée du Nord ou encore la Turquie.
Ceux qui appellent au dialogue sans se positionner
Enfin, plusieurs pays privilégient l'attente et se contentent d'appeler à un dialogue national ou à la tenue de nouvelles élections. Soutenir Juan Guaido fait d'ailleurs débat au sein de l'Union européenne. "Nous sommes fermement convaincus que la seule façon de surmonter ces différends est le dialogue politique", a déclaré, au nom de la Grèce, le ministre délégué aux Affaires étrangères Georges Katrougalos. Le ministre irlandais des Affaires étrangères a également déclaré que son pays ne reconnaîtrait pas Guaido comme chef de l'Etat : "Notre position est claire : nous voulons des élections libres afin que le peuple prenne une décision démocratique". La Bulgarie et la Slovaquie ont aussi appelé à la convocation d'une élection présidentielle. L'Italie défend la même ligne, car son gouvernement est divisé sur le fait de reconnaître Juan Guaido : si la Ligue a exprimé son soutien au président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, le M5S a refusé de le faire.
En Amérique latine, l'Uruguay et le Mexique ont affirmé le 30 janvier, dans un communiqué commun, avoir une "position neutre vis-à-vis du Venezuela". Montevideo accueille d'ailleurs, jeudi 7 février, la première réunion d'un groupe de contact constitué par l'UE pour favoriser "l'émergence d'un processus politique et pacifique permettant aux Vénézuéliens de déterminer leur propre avenir, par la tenue d'élections libres, transparentes et crédibles".
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