Crise au Venezuela : les deux camps engagés "dans une course contre la montre"
La crise politique au Venezuela "prend des dimensions très importantes", estime sur franceinfo Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’Observatoire politique de l'Amérique latine. L'opposition au président Maduro appelle à la grève générale vendredi 28 octobre.
Au Venezuela, l’opposition au président Nicolas Maduro appelle à la grève générale vendredi 28 octobre. Le pouvoir menace, lui, d’occuper les entreprises qui répondraient favorablement à cet appel. Le face-à-face dure depuis plusieurs semaines sur fond de crise économique : les deux camps s’accusent de coup d’Etat. Le gouvernement comme l'opposition sont engagés dans "une course contre la montre" et ne "feront pas preuve d’une grande flexibilité", estime ce jeudi sur franceinfo Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes.
franceinfo : Qu’est-ce qui a déclenché cette crise politique ?
Gaspard Estrada : La situation économique ne cesse de se dégrader depuis plusieurs années et elle s’est singulièrement aggravée ces derniers mois. Aujourd’hui, les Vénézuéliens ont du mal à s’équiper et à acheter des biens de première nécessité. C’est cela, à mon avis, qui a déclenché cette crise qui prend des dimensions très importantes.
Pourtant, c’est un pays riche.
C’est le grand paradoxe du Venezuela. Ce pays fortement doté en ressources pétrolières a vu son économie se déliter au cours des dernières années, justement à la suite de cette dépendance à l’exportation du brut. 95% des recettes du Venezuela sont liées au pétrole. Donc lorsque le prix du pétrole diminue, c’est une très mauvaise nouvelle pour l’économie vénézuélienne.
Quelle peut être l’issue de cette crise ?
Pour le moment, il me semble que tant du côté de Maduro que du côté de l’opposition, il y a une véritable course contre la montre, avec ce référendum qui doit se tenir le 10 janvier sur la révocation du président. Les deux camps ne feront donc pas preuve d’une grande flexibilité.
Nous espérons que les missions de médiation réussiront à calmer les esprits, mais on voit bien qu’aujourd’hui, même une intervention du pape n’est pas la bienvenue.
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