: Reportage "Nous irons jusqu'au bout !" : au Venezuela, un mois après la victoire contestée de Nicolas Maduro à la présidentielle, ses opposants à nouveau dans la rue
La mobilisation continue au Venezuela, où l'opposition revendique toujours la victoire de son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, un mois après le scrutin remporté officiellement par Nicolas Maduro. Un rassemblement a eu lieu mercredi 28 août dans la capitale Caracas, en présence de la dirigeante de l'opposition Maria Corina Machado, qui vit dans la clandestinité car menacée d'être arrêtée par les autorités, comme l'ont déjà été plusieurs membres de son équipe.
Pour ce quatrième rendez-vous depuis l'élection, ils étaient quelques milliers à Caracas pour écouter le discours de leur dirigeante, apparue comme toujours de nulle part, sous un pull à capuche noir. Ses partisans disent être prêts à tout pour faire respecter leur vote.
"On ne sait pas pour combien de temps on en a, mais nous irons jusqu'au bout !, assure une manifestante. Il n'y a pas d'alternative, il faut lutter coûte que coûte. Si on veut un pays prospère, si on veut remettre l'économie sur pied, avec des services publics qui fonctionnent, c'est jusqu'au bout qu'il faut aller." "On fera ce que Maria Corina nous dira !", affirme une autre manifestante.
"Nous aussi on a du travail : continuer de se mobiliser dans la rue pour en terminer avec cette dictature."
Une manifestanteà franceinfo
Car c'est bel et bien la cheffe de file Maria Corina Machado qui fait vivre cette mobilisation depuis un mois. Sa personnalité, radicale, rassemble : "Je me rappelle, à l'annonce des résultats, ça a été la douche froide, raconte cet opposant. Mais avec le leadership de Maria Corina Machado, le moral est revenu. Tout ce que l'on fait, pacifiquement, c'est pour faire éclater la vérité. Et ensuite on va réclamer 'notre dû' comme elle dit, le 10 janvier c'est Edmundo Gonzalez Urrutia qui sera investi !"
Une peur de la répression
Mais un mois après l'élection, la mobilisation se réduit, ils étaient moins nombreux mercredi qu'aux rassemblements précédents. Et la peur y est certainement pour quelque chose. "On n'avait jamais vu une telle répression, qui se traduit par plus de 2 000 arrestations. Et ce ne sont pas de simples gardes à vue, ce sont des peines de prison ferme de cinq, dix ou 20 ans." Pour ce Franco-Vénézuélien, le gouvernement tombe les masques après plusieurs années à tenter de se refaire une réputation internationale. "Il a dit ouvertement à la société vénézuélienne et au monde entier quelles étaient sa nature et son essence : profondément autoritaires, antidémocratiques, antipopulaires, et totalement dictatoriales".
Le défi pour l'opposition : rester mobilisée alors que le gouvernement semble plus inflexible que jamais et qu'aucune sortie de crise n'est en vue pour le moment.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.