Cet article date de plus d'onze ans.

Mort de Clément Méric : cinq mises en examen et une dissolution des JNR en vue

Le principal suspect n'aurait néanmoins pas eu l'intention de provoquer la mort de Clément Méric en portant les coups. Il a été placé en détention provisoire.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Esteban, l'agresseur présumé de Clément Méric. (FRANCE 2 / FRANCETV INFO)

Esteban, l'agresseur présumé de Clément Méric, l'étudiant antifasciste mort mercredi après avoir été frappé au visage, a été mis en examen, samedi 8 juin, pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Peu avant, sa compagne Katia avait été, elle aussi, mise en examen, pour "complicité de violences volontaires", selon France 2. Francetv info fait le résumé d'une journée décisive.

Une information judiciaire pour "homicide volontaire"

Samedi matin, une information judiciaire pour "homicide volontaire" a été ouverte dans l'enquête sur la mort de Clément Méric, tué à 18 ans. Elle visait le principal suspect, Esteban, placé en détention provisoire. François Molins, procureur de Paris, a confirmé que la mort de Clément Méric était due aux coups reçus au visage, et non à "l'hématome superficiel relevé à l'arrière de sa tête" provoqué par sa chute sur un plot métallique. 

Clément Méric lors d'une manifestation à Paris, le 17 avril 2013. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Premières mises en examen

En fin d'après-midi, Katia, la compagne d'Esteban, l'auteur présumé des coups, a été mise en examen pour "complicité de violences volontaires", selon France 2. Peu après, on a appris la mise en examen de son petit ami pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

Ce dernier a reconnu en garde à vue avoir porté "deux coups à mains nues" sur Clément Méric, dont le coup l'ayant fait chuter. Un ami de la victime indique toutefois "l'avoir vu avec un poing américain tandis qu'un autre témoin de la scène a évoqué un objet brillant sur les mains". Selon le procureur, deux poings américains ont été saisis lors d'une perquisition chez le suspect, un skinhead de 20 ans, né à Cadix (Espagne) et connu des services de police comme proche de l'extrême droite. Le juge des libertés a décidé de le placer en détention provisoire.

France 2 en dit davantage sur sa personnalité.

DLTFTV_MAM_3217380 (S. Bernuchon, A. Bouleis, P. Beretta, M. Marini, France 3 / France 2)

Trois autres mises en examen ont suivi.

Nouvelles manifestations de soutien

Manifestation à Paris samedi 8 juin 2013 en hommage à Clément Méric, antifa mort dans une rixe avec des militants d'extrême droite. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Au cours de la journée, environ cinq mille personnes ont défilé à Paris et à Toulouse en hommage à Clément Méric. A Paris, environ 4 000 personnes, selon la police, ont manifesté sans heurts. Criant des slogans comme "Clément, Clément, antifa" ou "Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos", les militants ont tenu à saluer leur camarade, tout "en continuant son combat".

Manifestation en hommage à Clément Méric à Paris (L. Nahon / France 3)

Dissolution programmée des JNR

En début de journée, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a demandé au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, d’engager immédiatement la procédure de  dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Les JNR sont un petit mouvement d'extrême droite radicale dirigé par une figure du mouvement skinhead, Serge Ayoub. Aujourd'hui proche de la cinquantaine, ce dernier a lancé en 2010 Troisième Voie, dont les JNR, comptant vingt à trente militants, sont une sorte de service d'ordre.

Serge Ayoub a été entendu vendredi dans le cadre de l'enquête. Mais il refuse que son groupe soit associé à la mort de Clément Méric. Selon lui, celui qui est mort "est l'agresseur". Il estime par ailleurs que la décision de Jean-Marc Ayrault est vaine. Les JNR, a-t-il dit, "ça n'a pas de statut, pas de structure juridique, ça n'existe pas". 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.