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La chasse au moustique tigre est ouverte

Déjà bien établi dans le sud de la France, l'insecte s'attaque désormais au Nord. Surveillance, prévention… Comment se débarrasse-t-on de ce vecteur de maladies infectieuses ?

Article rédigé par Floriane Louison
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le moustique Aedes albopictus, reconnaissable à sa petite taille et ses rayures noires et blanches.  (STEPHANIE YEOW / ST)

SANTE - Aedes albopictus débarque à Paris. Confirmée fin juillet par la Direction générale de la santé (DGS), citée par Le Monde, l'annonce a des airs de scénario-catastrophe. D'ailleurs, le surnom de cette petite bête colle parfaitement : on l'appelle "moustique tigre", comme pour souligner son agressivité. Etabli en France depuis 2004, surtout dans le Sud, il ne fait pas grand mal mais son potentiel de nuisance est connu : c'est un vecteur important de maladies infectieuses. "À cause de lui, certaines pathologies tropicales comme la dengue ou le chikungunya importées par des voyageurs peuvent potentiellement se développer dans nos pays tempérés", résume Le quotidien du médecin.

Originaire d'Asie du sud-est mais globe-trotter, ce moustique emprunte avions, bateaux, voitures, camions, pour envahir le monde entier. D'après certains experts sanitaires, le réchauffement climatique pourrait être un facteur de son expansion vers les zones tempérées. Reconnaissable à son corps et à ses pattes rayés de blanc, il est responsable du premier cas de transmission du chikungunya en Europe, avec plusieurs centaines de malades en Italie fin août 2007, note l'Institut de veille sanitaire. En France métropolitaine, le risque reste très faible, "mais il augmente", explique à l'AFP Jean-Baptiste Ferré, entomologiste à L'entente interdépartementale pour la démoustication en Méditerranée. Alors, comment lutter contre l'envahisseur ?

Neutraliser les moustiques adultes

En première ligne se trouvent les Ententes interdépartementales pour la démoustication (EID). Missionnées par la DGS, elles sont d'abord chargées de la gestion des situations à risques. Ainsi, lorsque des gens reviennent infectés d'un pays où la dengue ou le chikungunya sont présents, les experts lancent immédiatement des attaques insecticides dans sa zone de résidence. Car c'est en piquant une personne infectée que le moustique devient porteur du virus, qu'il transmet via la salive à ses prochaines victimes.

Toutefois, "il est impossible de les tuer tous", explique à l'AFP Anna-Bella Failloux, de l'Institut Pasteur, à Paris. "Même s'il n'y a plus de moustiques adultes autour de vous, il reste des œufs quelque part qui attendent les prochaines pluies pour éclore." 

Une surveillance minutieuse

Mais pour mieux agir, il faut comprendre l'adversaire. Les EID observent de près ces insectes, leur mode de vie et de propagation. Elles suivent notamment l'avancée du moustique grâce aux quelque 1 500 pièges dispersés dans le pays. Le quotidien du médecin ajoute que "toute personne pensant avoir capturé un moustique tigre est invitée à envoyer une photographie de l’insecte à l'EID".

Le Centre national d'études spatiales et la division vaccins du laboratoire Sanofi-Pasteur ont par ailleurs lancé un projet de carte satellitaire pour observer les moustiques et leur propagation. Une sorte de "météo" du moustique. Sur le même mode, il existe un bulletin hebdomadaire des moustiques qui surveille la présence de l'insecte sur le territoire national.

Adopter "les bons gestes"

La campagne de sensibilisation menée par le Ministère de la santé contre le moustique tigre, baptisée "Adoptons les bons gestes" (PDF), conseille différents moyens de protection. Par exemple, "éliminer les endroit où l'eau peut stagner". Car le moustique tigre se contente de peu pour proliférer : une petite coupelle d'eau, une gouttière ébréchée lui suffisent à faire son nid, explique la brochure.

Pour empêcher les piqûres, les répulsifs classiques sont tout aussi efficaces contre Aedes albopictus. Le tout est de se protéger en journée, car le moustique est actif en journée.

Réagir immédiatement en cas d'infection

Fièvres, maux de tête, courbatures... Les symptômes de la dengue ou du chikungunya sont proches de la grippe. S'agissant d'infections virales, il n'existe aucun traitement. Mais si les symptômes apparaissent après une piqûre de moustique ou au retour d'une zone touchée, il faut immédiatement prévenir les autorités sanitaire. Depuis l'adoption du plan national antidissémination du chikungunya et de la dengue (2006), il est obligatoire de déclarer sa maladie.

En 2010, pour la première fois en France métropolitaine, deux cas de dengue ont été déclarés à Nice (Alpes-Maritimes) et deux de chikungunya à Fréjus (Var).

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