Nantes : fin de grève de la faim contre l'aéroport
Les grévistes ont arrêté leur mouvement à l'annonce de la suspension des expulsions pour examiner des recours en justice.
Cela ressemble à une petite victoire pour les opposants au projet de futur aéroport nantais de Notre-Dame-des-Landes. Mardi 8 mai, les gévistes de la faim ont mis fin à leur mouvement après l'annonce que les collectivités locales concernées allaient demander la suspension des expulsions des propriétaires et des exploitants.
Michel Tarin, 64 ans, qui en était à son 28e jour de grève de la faim et avait été rejoint par cinq autre jeûneurs depuis le 27 avril, a expliqué à la presse ne pas vouloir "quitter ces terres tant qu'on n'a pas l'assurance de ne pas gagner en justice". Les grévistes demandaient la suspension des expropriations, des propriétaires comme des exploitants, dans l'attente de l'issue de leurs recours en justice engagés le 4 mai.
Un bol de bouillon pour rompre le jeûne
Avec la suspension des expulsions, "nous n'avons pas gagné ce que nous comptions gagner, l'arrêt de la procédure d'expropriation", a toutefois souligné Marcel Thébault, exploitant agricole qui avait fait la grève de la faim du 11 au 27 avril. "Mais l'épée de Damoclès qui nous obligeait à quitter nos terres fin 2012 est décalée d'un ordre de grandeur de deux ans", a-t-il estimé
Tous les grévistes de la faim ont symboliquement rompu leur jeûne en consommant autour d'une table un premier bol de bouillo. Leur tente et les caravanes installées dans un square du centre-ville de Nantes ont alors été démontées.
L'aéroport doit être construit d'ici 2017
L'aéroport doit être construit d'ici à 2017 à 30 km au nord de Nantes. Ce projet, validé par l'Etat, est soutenu par le PS et par l'UMP. En revanche, il est contesté par Europe Ecologie-Les Verts, le Parti de Gauche et le MoDem, ainsi que par de nombreuses associations locales et la Confédération paysanne.
Les conseils général et régional et la ville de Nantes, dont le député-maire est le premier ministrable Jean-Marc Ayrault (PS), ont souhaité, dans un texte commun transmis à l'AFP "qu'il n'y ait pas d'expulsion avant la fin des recours déposés à la date du 4 mai devant le Conseil d'Etat, la Cour de cassation et le conseil constitutionnel".
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