Ce que l'on sait de l'incendie qui a fait au moins sept morts dans un immeuble de Nice

L'incendie a tué trois enfants, un adolescent et trois adultes. Présent sur place à la mi-journée, Gabriel Attal a annoncé que trois personnes sont recherchées. Une enquête a été ouverte pour "destruction volontaire par incendie en bande organisée et ayant entraîné la mort".
Article rédigé par franceinfo
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Un pompier devant un immeuble résidentiel situé dans le quartier Les Moulins à Nice, le jeudi 18 juillet 2024. (VALERY HACHE / AFP)

"Les victimes font toutes partie de la même famille", selon le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh. Un incendie a ravagé un appartement, dans un immeuble du quartier des Moulins, à Nice, dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 juillet. Au moins sept personnes sont mortes, dont trois jeunes enfants et un adolescent.

L'incendie a aussi fait plusieurs blessés, dont un a été transporté à l'hôpital en "urgence absolue". Deux autres personnes ont été hospitalisées en "urgence relative", précisent les secours. "Trois individus sont recherchés", a déclaré le Premier ministre, Gabriel Attal, lors d'un point-presse sur place, jeudi en début d'après-midi.

La piste criminelle est privilégiée. Le procureur de la République a requalifié jeudi après-midi l'enquête pour retenir des faits de "destruction volontaire par incendie en bande organisée et ayant entraîné la mort", ainsi que d'"association de malfaiteurs en vue de la commission de faits de destruction volontaire par incendie en bande organisée". Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de ce drame.

L'incendie s'est déclaré dans la nuit

Les pompiers sont intervenus dans la nuit, autour de 2h40 du matin, dans le quartier Les Moulins à Nice, pour un violent feu d'appartement au septième étage d'un immeuble situé rue de la Santoline, a appris France Bleu Azur. D'importants moyens ont été déployés sur place par les pompiers et le feu a été circonscrit à 7 heures, grâce à l'intervention de 85 pompiers.

Si le préfet des Alpes-Maritimes a d'abord déclaré que le feu s'est déclaré "plus bas dans la cage d'escalier", le procureur de la République Damien Martinelli a ensuite précisé jeudi après-midi, dans un communiqué, que trois départs de feu sont "intervenus aux 1er, 2e et 3e étages". "Les premiers résultats des investigations conduites sous la direction du parquet de Nice confortent totalement la piste criminelle envisagée rapidement après les faits", ajoute-t-il. 

Sept membres d'une même famille sont morts

Le bilan est lourd : au moins sept personnes ont été tuées dans l'incendie. "Les victimes font tous partie de la même famille, d'origine comorienne. Ils habitaient tous dans le même appartement de 90 m2", a précisé le préfet. Les victimes sont deux femmes, un homme, un adolescent de 17 ans et trois enfants âgés de 5, 7 et 10 ans. Six personnes ont été piégées par les flammes, la septième, un jeune homme de 23 ans, est lui mort en tentant d'y échapper. "Deux personnes se sont défenestrées, et l'une d'elles est décédée. Les personnes ont sauté, accrochées à leur matelas", a précisé le préfet des Alpes-Maritimes.

L'autre personne qui a sauté dans le vide, gravement blessée, a été hospitalisée en urgence absolue. Deux autres personnes en "urgence relative" ont également été transportées à l'hôpital.

Des pompiers ont pu sauver cinq personnes prises au piège grâce à des échelles. Les secours ont aussi évacué et mis en sécurité 31 personnes en leur permettant de quitter les lieux par les cages d'escalier, a précisé le préfet. "Le bilan aurait pu être bien plus grave", a déclaré le directeur du service départemental d'incendie et de secours et des Alpes-Maritimes, René Dies, sur BFMTV"Il y a eu des scènes d'extrême violence", a-t-il ajouté, "quatre policiers ont été choqués par le drame, après avoir vu des défenestrations".

Une enquête ouverte pour "destruction volontaire par incendie en bande organisée et ayant entraîné la mort"

"Au regard des premiers éléments, j'ai ouvert une enquête pour des faits d'incendie volontaire ayant entraîné la mort", a déclaré le procureur de la République, Damien Martinelli, à des journalistes sur place, jeudi matin. Dans l'après-midi, le procureur a annoncé que le cadre de l'enquête avait été enrichi pour retenir des faits de "destruction volontaire par incendie en bande organisée et ayant entraîné la mort", ainsi que d'"association de malfaiteurs en vue de la commission de faits de destruction volontaire par incendie en bande organisée".

Si Damien Martinelli exhorte à "une particulière prudence sur le mobile du passage à l'acte criminel", il a cependant ajouté qu'est explorée "la piste de faits intervenant dans le cadre d'un conflit sur fond de trafic de stupéfiants, sans lien avec les victimes et leur famille".

Les premières investigations ont été confiées à la direction interdépartementale de la police nationale des Alpes-Maritimes. 

Trois individus toujours recherchés

En visite sur les lieux de l'incendie à la mi-journée en compagnie du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le Premier ministre, Gabriel Attal, a confirmé que "trois individus" sont "recherchés", en soulignant que "ce qui s'est produit ici, cet incendie, est absolument terrible, abominable".

Une caméra "permet d'identifier un véhicule, trois individus cagoulés qui seraient rentrés dans cet immeuble", a, dans un premier temps, déclaré en fin de matinée Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice. Une version finalement contredite par le procureur de Nice, jeudi après-midi. "Il apparaissait que sortaient trois jeunes hommes aux visages non dissimulés, vêtus simplement de tee-shirts et de short", a-t-il expliqué. 

Une "immense émotion" à Nice

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a réagi au petit matin sur le réseau social X : "Toutes mes pensées vont vers les familles et proches des victimes." Le maire de Nice s'est de nouveau exprimé sur place en début d'après-midi, évoquant "une famille qui m'était très proche", et se disant déterminé à ce que "les criminels, les barbares, soient interpellés" et qu'ils aient "des sanctions exemplaires".

La ville de Nice a ouvert le palais Nikaïa, une salle de spectacle, pour accueillir les familles touchées. Eric Ciotti, député LR-RN de la première circonscription des Alpes-Maritimes, a lui fait part sur X de son "immense émotion".

De son côté, Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a adressé "aux familles des victimes son soutien total face à ce drame terrible". "Solidarité, et grande émotion : la Région Sud de tout cœur aux côtés des Niçois après le terrible incendie aux Moulins", a-t-il commenté sur X

"Nos pensées vont aux proches des victimes. Nous sommes à leurs côtés et aux côtés de tous les Niçois. Unis", a écrit le président de la République, Emmanuel Macron, sur ce même réseau social jeudi matin, exprimant son "émotion".

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